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Transports - Financement de la LGV Tours-Bordeaux : la région Poitou-Charentes impose ses conditions à l'Etat

Le conseil régional de Poitou-Charentes a décidé le 18 février de ne pas subventionner le tronçon Tours-Bordeaux de la future ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Europe Atlantique mais d'accorder un prêt de 95 millions d'euros à l'Etat sous forme d'avances remboursables à certaines conditions. La région Poitou-Charentes conteste toujours la "décision unilatérale" de l'État et de Réseau ferré de France (RFF) de concéder la construction et la gestion de cette ligne au groupe privé Vinci. Elle estime que ce type d'ouvrage "relève de la stricte compétence de l'État" et juge inacceptable "que les bénéfices soient privatisés et que les pertes ou les investissements relèvent de la collectivité. Il y a là un transfert de ressources et de responsabilités à ne pas confondre avec l'intérêt général".
Par conséquent, elle pose des conditions à la signature de la convention de financement de ce projet. La contribution de la collectivité ne sera débloquée que "lorsque seront garanties la desserte ferroviaire des gares de la région", de même que certaines clauses environnementales qui seront définies par ailleurs dans une délibération. Le conseil régional réclame ainsi davantage de gares desservies par le projet LGV sur l'axe La Rochelle-Poitiers, la modernisation du réseau ferré local existant pour cette ligne, ou encore l'amélioration de la signalisation sur plusieurs axes (Saintes-Angoulême, Angoulême-Limoges, La Rochelle-Saintes). Il demande que soient garantis "un fonctionnement équilibré du système ferroviaire" pendant le chantier de construction de la LGV ainsi qu'"une participation financière conséquente de l'État et de RFF (Réseau ferré de France) à la mise en accessibilité des gares du réseau régional pour atteindre l'objectif de la loi du 11 février 2005".
Les conditions de remboursement du prêt de la collectivité devront être précisées dans la convention qui sera signée entre la région et l'État, a indiqué le conseil régional. Dans sa délibération du 18 février, la région exige également que soient réalisées des "études alternatives au projet de LGV Poitiers-Limoges" et "la mise en oeuvre par l'État, autorité organisatrice des trains d'équilibre du territoire, d'un niveau de desserte satisfaisant sur la ligne Nantes-La Rochelle-Bordeaux".
Le coût de la LGV Sud-Europe Atlantique est estimé à sept milliards d'euros et 57 collectivités locales ont été sollicitées pour apporter leur contribution, qui irait de 1,4 à 1,6 milliard. La région Poitou-Charentes estime qu'il "serait normal qu'une partie des bénéfices réalisés par les concessions privées d'autoroutes [1,6 milliard de bénéfices en 2010 selon la collectivité] soit réinvestie dans le transport public qu'est le train".

 

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