Filière animation : la France appelle les diplômés belges à la rescousse

Un arrêté du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse autorise les Belges francophones à exercer en France des fonctions d'animation dans les séjours de vacances et les accueils de mineurs sans hébergement. Cette décision intervient alors que le nombre de diplômés du Bafa est en augmentation.

En tension depuis des années, le secteur de l'animation cherche à recruter tous azimuts… et même au-delà de nos frontières. Un arrêté du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse autorise désormais les citoyens belges francophones à exercer en France. Publié au Journal officiel du 3 juillet 2024, le texte dispose que les fonctions d'animation peuvent être exercées dans les séjours de vacances, les accueils sans hébergement et les accueils de scoutisme par les titulaires du brevet d'animateur de centres de vacances (BACV) homologué par la Communauté française de Belgique – autrement dit, la Wallonie, à l'exception des communes germanophones, et la région de Bruxelles – ainsi que par les titulaires d'une attestation d'équivalence à ce même brevet également délivrée par la Communauté française de Belgique.

Cet arrêté s'ajoute à d'autres mesures prises ces dernières années afin d'augmenter le nombre de recrutements dans le secteur de l'animation, dont certaines commencent à porter leurs fruits. Dans une publication récente consacrée aux diplômés des brevets d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa) et de directeur (BAFD), l'Injep (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire) nous apprend que 49.800 Bafa et 1.900 BAFD ont été délivrés en 2023, contre respectivement 46.200 et 1.600 en 2022.

Formation au Bafa dès seize ans

Pour l'Injep, ces augmentations du nombre de diplômés de 7,8% pour le Bafa et de 18,7% pour le BAFD sont à mettre en relation avec l'abaissement de l'âge requis pour entrer en formation, passé de dix-sept à seize ans depuis octobre 2022. L'étude relève à cet égard que six mille diplômés du Bafa en 2023, soit 12% de l'ensemble des diplômés, avaient entamé leur formation avant d'avoir dix-sept ans. Toujours selon l'institut, le maintien de dispositifs de soutien au financement de la formation est également à prendre en considération pour expliquer la hausse du nombre de diplômés.

Ces différentes mesures avaient été prises après plusieurs années de baisse depuis 2017. Le nombre de diplômés du Bafa, qui s'établissait à 54.800 en 2016, avait en effet chuté l'année suivante en raison de l'assouplissement de la réforme des rythmes éducatifs, laquelle avait conduit de nombreuses communes et EPCI à revenir à la semaine de quatre jours à l'école, et ainsi à mettre fin à certains postes d'animation lors des temps périscolaires de l'après-midi. Cette situation, couplée avec la crise sanitaire, avait fait chuter en 2020 à seulement 3,3% la part des jeunes titulaires du Bafa à vingt-quatre ans dans la population, contre 5,3% actuellement.

En dehors du Bafa, du BAFD – et donc désormais du brevet d'animateur de centres de vacances belge –, plusieurs dizaines de titres ouvrent le droit d'exercer des fonctions d'animation ou de direction dans les séjours de vacances, les accueils sans hébergement et les accueils de scoutisme. Selon la dernière enquête réalisée sur le sujet, fin 2022, 76% des structures et associations de l'animation faisaient état de problèmes de recrutement.