Entreprises - Faire évoluer les CCI sans perdre la relation de proximité
Les chambres de commerce et d'industrie (CCI) se sont réunies le 29 mai à Evry pour le premier rendez-vous régional de leurs états généraux. Objectif : réfléchir et débattre sur les services que les CCI doivent offrir aux entreprises à l'horizon 2020. Les réunions se poursuivront jusqu'au mois d'octobre 2008 pour aboutir le 9 décembre à un événement national mettant en relief les engagements des CCI. Gérard Huot, président de la CCI Essonne, a organisé ce premier événement régional dont le thème était l'innovation et la recherche. Il fait le point sur la démarche et sur l'avenir des CCI.
Localtis : A quoi vont servir les états généraux des CCI ?
Gérard Huot : La démarche consiste pour les CCI à se projeter à l'horizon 2020. Pour le thème de la recherche et de l'innovation, nous avons basé notre réflexion sur trois principes : entendre le monde de la recherche, comprendre les besoins des entreprises innovantes et nous adapter en leur proposant un accompagnement efficace. De notre côté, l'Essonne regroupe près de 25% de la recherche publique en France. La CCI est très impliquée dans ce domaine avec un module existant et déjà expérimenté. L'idée est d'attirer les entreprises de 20 à 200 salariés. D'après une enquête réalisée par l'Ifop, un tiers de ces PME n'a pas innové lors des cinq dernières années. C'est un vrai problème. La France est en retard par rapport à ses voisins européens en matière d'innovation et donc de création de valeur.
Comment travaillez-vous avec les collectivités locales dans ce domaine ?
La CCI joue le rôle d'interface entre les entreprises, l'Etat, l'Europe et les collectivités. Mais à l'heure actuelle, quand une entreprise étrangère veut s'installer en France, elle doit prendre contact avec une multitude d'interlocuteurs : agences pour l'économie, mairie, intercommunalité, CCI, direction départementale de l'équipement. Il y a de quoi s'y perdre. C'est la raison pour laquelle nous avons proposé de créer un accueil commun pour les entreprises comprenant une représentation de chaque entité. Cette idée est accueillie très favorablement par les CCI et les collectivités.
Que pensez-vous des propositions de Jacques Attali concernant le regroupement des CCI ?
Dans son rapport, Jacques Attali propose de réduire à 50 le nombre des CCI, contre 160 aujourd'hui, et bientôt 120. Je comprends tout à fait qu'il faut que les CCI évoluent mais il est important de ne pas détruire la relation de proximité. Les élus sont aussi très attachés à cette notion. Ils ont besoin d'avoir des relais d'action économique. Un rôle joué par les CCI notamment. En Essonne, nous avons réalisé des économies d'échelle en regroupant dans les mêmes locaux les différents acteurs économiques locaux : Oséo, INPI, Coface, et bientôt la chambre des métiers et de l'artisanat, pour créer une maison de l'économie. Dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, je participe à un groupe de travail qui fera des propositions dans ce sens d'ici la fin du mois de juin 2008.
Propos recueillis par Emilie Zapalski