Une ancienne décharge transformée en centrale solaire à Saint-Rémy-de-Provence (13)

Après 35 ans d’exploitation, la décharge de Saint-Rémy-de-Provence a fermé ses portes en 1999. Devenu inconstructible, le site est longtemps resté à l’abandon. Mais, à force de réflexion, l’équipe municipale lui a trouvé une utilité : accueillir une centrale solaire photovoltaïque sur trois hectares.

Première étape : la réhabilitation et les études d’impact pour connaître les possibles usages. « C’était en 2015, se souvient Yves Faverjon, premier adjoint au maire. À l'époque, pour la commune, cela a représenté un coût conséquent, près de 800 000 euros, en partie financé par des aides. » Restait ensuite à définir le projet que le site pourrait accueillir. L’idée d’une centrale solaire « au sol » émerge alors. « Mais, à ce moment-là, ce n’était pas très courant. Au début, on nous a un peu pris pour des fous », se rappelle l’élu. Finalement, un appel à projets est lancé en 2017. Une entreprise locale, en groupement avec une entreprise lyonnaise, est alors retenue. La centrale est inaugurée en 2023, avec ses 12 500 panneaux photovoltaïques. 

Des gains à tous les niveaux

Deux options s’offrent à la mairie : prendre des parts dans le projet ou laisser le privé assumer les risques. Par prudence, l’équipe municipale penche sur la seconde possibilité. Mais elle impose un préalable : permettre aux administrés (de Saint-Rémy-de-Provence mais aussi des communes voisines) de cofinancer le projet, en leur offrant la possibilité d’investir dans la centrale. Ce financement participatif s’élève à 60 000 euros, avec un montant limité à 2 000 euros par acquéreur. Ces apports sont rémunérés à 4 % par an, avec une échéance à quatre ans. S’il reste minime en comparaison des 3,5 millions d’euros de budget total d’investissement, ce financement a surtout une vertu symbolique. « C'est un choix de la mairie, explique Yves Faverjon. L’idée est de permettre à nos concitoyens de prendre pleinement part au projet. »

Autre gain pour la municipalité : « Au-delà du geste pour l'environnement avec une production d'énergie propre, le site assurera des rentrées d'argent importantes sur 30 ans pour la commune, souligne l’adjoint au maire. Ce dispositif nous permet de percevoir un loyer de l'ordre de 50 000 à 55 000 euros par an. » À terme, la centrale sera propriété de la mairie. Et Yves Faverjon de commenter : « Dans 30 ans, même si les panneaux sont vieillissants, même si le contexte change, nous aurons un outil qui restera certainement productif. C’est de l'électricité verte et, financièrement, ça peut être très intéressant. D’autant que nous avons des équipements municipaux susceptibles d’être alimentés par ce réseau. »

Démarche écologique

Par ailleurs, évidemment, ce projet s’inscrit dans « une démarche globale de transition écologique », ajoute l’élu. En 2022, la communauté de communes Vallée des Baux-Alpilles (présidée par Hervé Chérubini, maire de Saint-Rémy-de-Provence) s’est, en effet, dotée d’un bureau Info Energie, un service qui se déplace d’un village à l’autre au fil du mois, pour offrir des conseils gratuits aux administrés en matière de transition écologique. Et cela s’ajoute à une action à destination de propriétaires individuels, à savoir l’achat groupé de kits photovoltaïques via la société coopérative Centrales villageoises du Pays d’Arles. « Ces kits autoconsommation, à partir de 620 euros, comprennent de 1 à 4 panneaux solaires à installer soi-même, au sol, en façade ou sur une toiture basse, détaille le site de Saint-Rémy. Raccordés sur une simple prise de courant de l’habitation, ils fournissent prioritairement l’électricité aux appareils fonctionnant continuellement en journée : réfrigérateur, congélateur, VMC, Box Internet, ordinateur, etc. Ce kit permet de réduire de 25 à 35 % sa facture d’électricité et s’amortit en 6 à 8 ans. »