Saint-Point se lance dans l’autoconsommation collective avec des panneaux solaires (71)

Le photovoltaïque n’est pas réservé aux métropoles. Le village de Saint-Point, 238 habitants en Saône-et-Loire, a inauguré début avril 140 m² de panneaux solaires, montés sur la face sud du toit d’un hangar de la commune. L’installation alimente directement en autoconsommation ce bâtiment, mais aussi la mairie, l’école, la salle des fêtes… L’objectif ? Réduire la facture d’énergie de la commune, répondre aux besoins d’électricité du territoire et s’engager dans la transition écologique.

« C’est un projet novateur lancé en 2021 et on y va à tâtons : l’autoconsommation collective est peu développée et on découvre un système où il n’y a pas vraiment de mode d’emploi. Les élus ne sont pas des techniciens, c’est pour ça que c’est très long », explique Maud Gand, adjointe au maire de Saint-Point.

Une étude de faisabilité financée par la communauté de communes

Suite à une étude de faisabilité, financée par la communauté de communes Saint-Cyr Mère Boitier, labélisée Territoire à énergie positive, les élus de Saint-Point commandent une étude de rentabilité. Ils entament ensuite les démarches pour finaliser l’obtention des subventions, trouver un installateur, monter les dossiers pour le raccordement au réseau électrique…

« Le problème, c’est aussi de trouver les installateurs. C’est un peu la jungle. Mais on a un syndicat d’électrification publique et on a la chance d’être à côté de la ville de Tramayes, qui est déjà très expérimentée sur le sujet. Ils nous ont aidés », précise Maud Gand. La commune a aussi dû « batailler » pendant plus d’un an pour obtenir un accord de l’Architecte des Bâtiments de France, à cause de la présence dans un rayon de 500 mètres du château Lamartine, classé. « Nous avons pu montrer grâce à un cabinet d’étude qu’il n’y avait pas de visuel direct sur le hangar », note Maud Gand.

60 % de subventions

Le dispositif, d’un coût de 31 000 euros hors taxes, a été financé sur les fonds propres de la commune et a bénéficié de 60 % de subventions issues du Département et de l’État. Il produit une puissance de 24,4 kW/C (« c » pour crête – la puissance dans les conditions maximales de production) soit, sur une année, environ 2 500 kW/h : à peu près la consommation moyenne d’un ménage. « Ce projet avait une rentabilité sur douze ans, mais avec les subventions publiques et la prime à l'autoconsommation, cela se fait en cinq ans. Vu les variations du prix de l'énergie et l'instabilité de la situation, nous avons apprécié d'avoir ce soutien pour notre projet, qui présente un risque que nous ne voulions pas faire porter à une prochaine mandature », ajoute Maud Gand. La commune a ainsi demandé de nouvelles subventions pour équiper la face nord du hangar avec la même surface de panneaux solaires.

Un projet global incluant des économies d’énergie

« Pour alimenter nos bâtiments, on n’a pas besoin de faire passer de nouveaux câbles, c’est Enedis qui gère ça, on utilise leur réseau de câbles et on paye un abonnement. Mais à terme, on envisage de créer une personne morale qui pourra revendre l’électricité s’il y a des surplus », explique Maud Gand. La loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables du 10 mars 2023 a en effet facilité le déploiement de projets d'autoconsommation collective, dans un rayon de 2 kilomètres voire 4 kilomètres, y compris ceux intégrant la revente d’électricité. Mais cette production restera marginale par rapport aux besoins du territoire : « cela s’intègre dans une stratégie globale, car il faut aussi qu’on réduise nos consommations : nous sommes en train de rénover tous les bâtiments communaux », conclut Maud Gand.