Un minibus électrique emmène les enfants vers les bus scolaires à Coat-Méal (29)

Le Skol Bus, minibus scolaire de Coat-Méal, fait le plein chaque jour pour emmener les enfants des hameaux reculés vers le bourg où arrivent les lignes régulières vers les collèges et lycées de Brest. Ce service municipal, gratuit, soulage les familles de plusieurs trajets quotidiens difficilement compatibles avec leurs horaires de travail.

Chaque jour, partent du bourg de Coat-Méal, des bus scolaires à destination des collèges et des lycées de Brest, ville située à une quinzaine de kilomètres. Chaque jour également, des parents, résidant pour certains à plus de quatre kilomètres du bourg et de l’autre côté d’une route départementale très passante, doivent effectuer des allers et retours en voiture pour emmener leurs enfants rejoindre les bus. Avec, souvent, un second trajet à effectuer pour les plus petits, scolarisés à l’école de Coat-Méal… Jusqu’en 2020, leurs demandes adressées au conseil départemental pour ajouter des arrêts plus proches de chez eux, sont restées vaines. « Même avec notre appui, le Département a refusé. Il estimait les routes trop étroites pour faire circuler, se croiser et stationner des bus », raconte Éline Michot, adjointe au maire, chargée du pôle enfance et des affaires sociales.

Une boîte à idées

Le dossier reste en suspens, jusqu’à ce qu’une boîte à idées soit ouverte par la municipalité pour recueillir les besoins et propositions des habitants. « Elle nous a révélé que le sujet était toujours d’actualité. Nous avons donc réfléchi à la possibilité d’assurer nous-mêmes la desserte locale pour amener gratuitement ces enfants jusqu’aux bus. Il fallait pour cela investir dans un minibus que nous avons voulu électrique, pour plus de cohérence avec les enjeux climatiques actuels. » Reste à trouver les financements… C’est l’appel à projets de la MSA, intitulé « Grandir en milieu rural » consacré à l’accès au numérique et à la mobilité, qui permet de lancer le projet, via une aide de 20 000 euros, complétée par celle du conseil général, de 29 960 euros.

Un arrêt partout où il y a besoin

La municipalité doit d’abord louer, pour 2 321 euros, de début septembre à fin novembre 2023, un minibus thermique, le temps qu’arrive le véhicule de neuf places, acheté 43 630 euros. En mars, il est équipé d’un marchepied rétractable et d’une poignée, afin d’accueillir des personnes à mobilité réduite. À ces investissements s’ajoutent 2 000 euros pour l’installation de la borne de recharge. « L’autonomie du bus est de 226 kilomètres. Une recharge complète de la batterie dure environ 20 heures. Il faut compter deux charges hebdomadaires l’hiver et une seule l’été », poursuit l’édile. Un chauffeur est recruté avec un contrat de quinze heures hebdomadaires, annualisées de septembre à juillet (7 000 euros/an). « C’est un policier à la retraite qui justement cherchait ce type de poste. Et comme il connaît très bien les règles de circulation, il a tout de suite proposé de s’arrêter devant les entrées des habitations, pour éviter aux élèves de traverser la route. » Car en termes de sécurité, après quelques recherches, l’adjointe se rend compte qu’il n’existe pas vraiment de contraintes à l’échelle municipale. Le minibus peut s’arrêter au gré des besoins, sans installation d’une signalétique particulière. « Le chauffeur a juste proposé de porter un gilet jaune au cas où il descend du bus. Nous avons en outre demandé aux parents de signer un document qui décharge la municipalité de toute responsabilité, lorsque l’enfant est hors du bus. »

Le bus fait le plein

Depuis son démarrage à la rentrée 2023, le service de bus emmène neuf collégiens et lycéens matin et soir, sauf le mercredi, jour où les enfants prennent le bus à midi. « C’est un vrai soulagement pour les parents. Le minibus leur évite des trajets quotidiens, qui ne sont pas toujours compatibles avec leurs horaires de travail. » Pour l’instant, les enfants scolarisés en école maternelle et primaire ne bénéficient pas de ce transport, ce qui demanderait des contraintes logistiques supplémentaires dans le bus pour les aider à y accéder et à s’attacher. « Ce sera envisagé, mais nous devons encore réfléchir aux modalités. » L’animateur jeunesse, recruté sur deux communes, utilise le bus à toutes les vacances pour transporter les jeunes et l’association des aînés le réserve pour quelques sorties. En dehors des horaires scolaires, le véhicule est en effet à la disposition des associations de la commune.

Le budget

Le véhicule électrique a été acheté 43 630 euros, avec l’aide de la MSA (20 000 euros) et du Conseil départemental du Finistère (29 960 euros). À cet investissement, il faut ajouter la location du véhicule temporaire (2 321 euros), une marche rétractable et une poignée adaptées aux personnes à mobilité réduite (1 324 euros), la borne de recharge (2 000 euros) et le flocage (600 euros). Le fonctionnement comprend le salaire du chauffeur (15 h/semaine annualisées de septembre à juillet) pour 7 000 euros ainsi que les assurances (600 euros/an). Le coût réel de l’entretien et des recharges n’a pas pu, pour l’instant, être évalué sur une année complète. 

Commune de Coat-Méal

Nombre d'habitants :

1131
12 rue du Garo
29 870 Coat-Méal

Éline Michot

Adjointe au maire, en charge du pôle enfance social

Pour aller plus loin

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters