La Maison de la mobilité, un guichet unique pour les usagers (06)

Créer une passerelle entre la transition écologique et les mobilités est inévitable. Tel est le postulat de Jérôme Viaud, maire de Grasse et président de la communauté d’agglomération du Pays de Grasse (CAPG), qui a inspiré la Maison de mobilité. Ouverte le 15 février 2024, elle est le « catalyseur de l’offre de mobilité du territoire qui était jusque-là éparse, peu connue et manquait de lisibilité », souligne l’élu.

Pour agréger en un lieu unique les besoins de déplacements des différents usagers - scolaires, jeunes, étudiants, actifs, demandeurs d’emploi, familles, seniors, personnes à mobilité réduite, touristes…-, un lieu s’est naturellement imposé : la gare TER de Grasse. La Maison de la mobilité y regroupe les bus du réseau urbain Sillages, les cars et les TER du réseau régional ZOU !, les bornes de recharge électrique WiiiZ, la station de taxis, un parking relais de 222 places et le covoiturage. En effet, plusieurs parkings de covoiturage existent dans l’agglomération, financés par le département ; s’y s’ajoute désormais le parc-relais de la Maison de la mobilité. L’application « Blablacar Daily », qui rassemble les usagers souhaitant éviter l’autosolisme, séduit les habitants : « Le nombre d’inscrits a fait un bond de 50 % en 2023, et cette courbe ascendante continue », se réjouit Raphaël Flatot, directeur transports et mobilité de la CAPG.

Autre offre centralisée par la Maison de la mobilité : le vélo. Les dix box de stationnements sécurisés pour garer son deux-roues à l’année sont déjà tous occupés. Relief vallonné oblige, 100 vélos à assistance électrique (VAE) sont disponibles pour des locations de longue durée (un mois, trois mois ou à l’année). 

Par ailleurs, 40 « Solexity » vont bientôt arriver dans le Pays de Grasse. Ces vélos à assistance électrique au design « vintage » visent à attirer les jeunes et les étudiants, nombreux sur le territoire. Ils seront disponibles pour de la location courte durée dans trois stations sécurisées, situées à Grasse, Peymeinade et Mouans-Sartoux. Les usagers y auront accès via une application mobile.

Fonction sociale

À souligner : la Maison de la mobilité revêt aussi une fonction sociale. Elle peut accompagner les usagers pour, par exemple, lire un plan de réseau de bus ou une fiche horaire, ce qui n’est pas à la portée de tous. D’ores et déjà, deux ateliers collectifs sont organisés chaque mois par France Travail ou la Mission locale pour présenter les différentes solutions de mobilité. Ils sont proposés dans les différents centres communaux d’action sociale (CCAS) du territoire. Par ailleurs, des sessions individuelles sont ouvertes aux usagers pour définir les modalités de déplacement les plus adaptées à chacun, en fonction de sa situation. « Dans la mesure où elle vise la solidarité, la Maison de la mobilité sert le projet de territoire ; nombre d’habitants ont besoin d’un accompagnement vers les mobilités de demain, estime Raphaël Flatot. Et il importe qu’un élu porte une vision à ce sujet »

Actuellement, trois personnes travaillent à temps plein à la Maison de la mobilité. Deux agents du délégataire de Sillages et un du réseau régional ZOU ! gèrent l’accueil, l’information et la vente de titres. Et dans la « boutique à bicyclettes », un agent employé à temps plein par l’agglomération informe les cyclistes sur les locations, réceptionne et révise les vélos. 

Dépasser les clivages des différents partenaires

Selon Jérôme Viaud, un travail multipartenarial s’impose pour faire aboutir un tel projet : « Il ne faut pas craindre de rassembler autour d’une même table des acteurs tels que la SNCF, RFF, le département, la région, les taxis… Les échanges permettent de dépasser les clivages et les organisations des uns et des autres, afin de trouver des dénominateurs communs ».

Enfin, la localisation de la Maison de la mobilité dans le quartier de la gare de Grasse, en plein renouvellement urbain, ne peut que participer à son rayonnement. Une boulangerie a été réouverte, un point de retrait colis a été mis en service… De nouveaux ensembles immobiliers sont en construction et des services publics s’y sont installés, comme la Mission locale. En projet également : la requalification d’un espace de stationnement en jardin de pluie pour 2026. Ce nouvel espace vert permettra de recueillir, lors des épisodes pluvieux, les eaux de ruissellement auxquelles la ville, située dans une cuvette, est souvent confrontée. En résumé, une Maison de la mobilité pleinement ancrée dans la transition écologique.