Des bancs de l’amitié dans les écoles de Plaisir (78)

À Port Sainte Lucie en Floride, un « banc des copains » installé au Green Elementary Village mêle opération de recyclage (il est fabriqué à partir de plastiques collectés pour partie par les élèves) et invitation à nouer ou renouer des amitiés. À Plaisir dans les Yvelines, c’est à l’initiative de l’équipe municipale que 11 écoles élémentaires ont reçu leur banc très coloré courant 2019. Sylvie Kane, maire adjointe, déléguée à la vie scolaire et périscolaire : « le banc est un des moyens de combattre l’isolement que nous observons chez les enfants et qui, pour certains d’entre eux, s’est accentué depuis la crise de la Covid-19. De plus, apprendre à l’enfant dès le plus âge à faire attention à l’autre, à aller vers celui qui semble en avoir besoin nous paraît essentiel pour construire une société où l’on vit bien ensemble ».

Autonomie des enfants

Le banc de l’amitié, ça marche dans les deux sens : l’élève qui cherche un ami, ressent le besoin de parler ou d’être écouté s’assoit sur le banc et un autre peut le remarquer et venir s’asseoir près de lui. Donner, recevoir, se mettre en lien avec l’élève qu’on ne connaît pas ou qui montre une vulnérabilité… Le banc de l’amitié encourage l’autonomie des enfants et favorise la conversation. Et ça fonctionne ! Même si les confinements, ayant vidé les cours d’écoles, limitent le recul sur l’expérience, le banc coloré a démontré son utilité. Il est aidant aussi pour les adultes qui identifient des enfants harcelés ou pour résoudre les conflits entre élèves. Selon Alexandra Wacogne, directrice de l’école Louis-Pergaud : « le banc envoie un message clair aux autres. Extérioriser ce qu’ils ressentent permet aux enfants d’éviter de le faire par d’autres moyens. » On le comprend, le banc de l’amitié participe à une vie collective plus harmonieuse. Ce d’autant plus que les enfants ont été associés à la décoration des bancs. Ils ont, dans le cadre des accueils de loisir, réalisé des pochoirs tandis que les services techniques de la ville ont ensuite fait la peinture. 

Un partenariat avec les enseignants de Plaisir

Bien entendu, les enseignants ont été associés à cette mise en place, chacun travaillant avec sa classe, selon sa personnalité, autour des valeurs portées par le banc de l’amitié : faire attention à l’autre, lui parler et l’aider, donner un peu de soi et de son temps… Autant de notions qui concourent à faire prendre conscience aux enfants, dès leur plus jeune âge (une école maternelle à Poitiers a son banc de l’amitié), de l’importance de l’autre dans une vie et de la possibilité de lui apporter quelque chose. Pour Sylvie Kane, les élus de toutes les communes, grandes et petites, ne doivent pas hésiter : les bancs de l’amitié sont simples à mettre en œuvre et concourent réellement à cette éducation à la bienveillance et à l’empathie. Une opération peu coûteuse et simple à mettre en œuvre (les bancs déjà dans les stocks municipaux ont été remis en service par la régie interne de la ville), à la portée de nombreuses communes et même des villages.