Choisey remplace tondeuses et débroussailleuses par des moutons (39)

Située dans le centre du village, la mairie de Choisey est installée dans un ancien couvent flanqué d’un jardin à la française avec des arcades, dont elle est propriétaire. Classiquement, c’est à la tondeuse et la débroussailleuse que l’entretien de son parc de 39 ares s’effectuait, jusqu’à ce que l’équipe municipale en décide autrement, en 2022. « Nous souhaitions évoluer vers un mode d’intervention plus écologique et réduire les nuisances sonores, en particulier pour l’école municipale toute proche – l’entreprise d’entretien venait une fois par mois en saison de pousse », explique la maire de Choisey, Hélène Thévenin. Ayant découvert l’écopâturage, qui consiste à faire paître des herbivores domestiques sur l’espace à entretenir, la maire se met à la recherche d’une personne qui pourrait mettre à disposition des animaux. De proche en proche, elle fait finalement la connaissance d’une entreprise d’écopâturage. Marché conclu début 2022, des moutons vont désormais remplacer les tondeuses.

Un pâturage efficace

Dans la foulée, Patrick Thouvenin, fondateur de l’entreprise Biocenosis, prend soin d’installer et de renforcer des clôtures autour du parc, tandis que les agents municipaux ajoutent un râtelier à foin dans une cabane construite par Biocenosis pour que les animaux se réfugient si besoin. De la paille, pour la litière, a été fournie gratuitement par des habitants du village, ainsi que du foin. « En juillet 2022, à l’arrivée des premiers animaux, des chèvres et des moutons, une quinzaine au total, l’herbe atteignait 80 centimètres. En trois semaines, le parc était à nouveau ras ! Le troupeau avait même brouté le lierre sur les murs en pierre », se souvient Hélène Thevenin. Une fois cette étape passée, seuls trois moutons rustiques, de race Ouessant, sont ensuite maintenus dans le parc pour l’entretien, complétés parfois par d’autres moutons en période de forte pousse d’herbe. Le troupeau est composé d’animaux abandonnés ou anciennement maltraités et récupérés auprès de sociétés protectrices des animaux locales. Pour faire face à la demande croissante des collectivités, Patrick Thouvenin enrichit le groupe avec des animaux obtenus auprès d’associations locales et a par ailleurs créé son propre troupeau d’une race de Savoie, la Thônes et Marthod, « parce qu’elle est rustique et a bon caractère ». 

Moments partagés

« Financièrement, l’écopâturage nous revient plus cher que l’entretien mécanique mais il s’accompagne d’autres effets bénéfiques. Nous avons réintroduit des animaux dans le village, comme il y en avait avant, et leur présence offre des moments de partage, par exemple au moment de la tonte à laquelle les élèves de l’école assistent à chaque fois. Cela a un vrai impact social et de sensibilisation aux questions écologiques », se satisfait Madame le Maire de Choisey, qui projette de planter un verger de variétés anciennes sur le parc. 

« Il faut un terrain d’au minimum 1 000 mètres carrés d’un seul tenant pour que l’écopâturage soit pertinent économiquement, précise Patrick Thouvenin. On vise plutôt un espace partiellement ombragé, avec des arbres ou un bosquet, et l’on évite la proximité des routes et des voies ferroviaires. » De plus, il a été convenu avec la mairie que les agents municipaux se chargent d’apporter de l’eau aux moutons, en complément de l’eau récupérée via le toit de la cabane, et distribuent le foin en hiver.