Avec ses vues 3D, Val Parisis agglo ajuste sa carte au territoire (95)

Pour piloter leurs politiques publiques, les collectivités s'appuient abondamment sur l'information géographique. À la communauté d’agglomération Val Parisis, cette mission a été confiée au service d'information géographique (SIG) qui gère une quarantaine d’applications utiles aux 15 communes de la communauté d’agglomération. Tout l'enjeu est de disposer de données fidèles à la réalité du territoire. C'est pour répondre à ce besoin d'actualisation de ces cartes qu’il a été décidé de réaliser régulièrement des vues immersives.

Caméra 360° sur vélo

Si des prestataires proposent ce type de service, l'inconvénient est de devoir payer à chaque actualisation, sans toujours maîtriser pleinement les données. La collectivité a donc décidé de s'inspirer de l'exemple de Montauban en réalisant en interne ses propres vues immersives. Il s'agit d'un système qui allie flexibilité, faible coût et simplicité de mise en œuvre. En pratique, la cellule SIG de l'agglomération a fait l’acquisition d’une petite caméra GoPro qui permet de collecter des vues à 360°. Elle est placée soit sur un vélo, soit sur une voiture électrique. La communauté d’agglomération privilégie des prises de vues au printemps et en été, les jours ensoleillés, pour obtenir des photos pleinement exploitables.

Suivi des travaux de voirie

À ce jour, la quasi-totalité des rues du territoire a fait l'objet d'une captation. La communauté d’agglomération s'est concentrée sur les centres-villes, les zones commerciales et, d’une façon générale, toutes les rues faisant l'objet de travaux. Car un des premiers usages de ces images a été de mettre à jour les bases de données SIG internes, et surtout, de pouvoir comparer l'avant et l'après travaux. Des géomètres sont missionnés à la fin de chaque modification de l’espace public pour mettre à jour le fond de plan relatif à la réglementation sur le plan de corps de rue simplifié (PCRS). « Nous pouvons mieux contrôler les prestataires et leur demander des corrections sur les plans qu'ils nous transmettent », précise Christophe Munoz, directeur des territoires à la communauté d’agglomération.

Données sur les commerces

Avec ces vues immersives, la communauté d’agglomération peut aussi réaliser un recensement exhaustif des affichages publicitaires, les publicités étant soumises à une taxe au bénéfice des collectivités. Tout type d’élément présent dans l’espace public peut être visualisé et ensuite cartographié et qualifié. Les images sont également exploitées pour mettre à jour les données d’Open Street Map (OSM), la plateforme de cartographie participative utilisée aujourd'hui par des milliers d'applications grand public. La collectivité recense notamment tous les commerces, le stationnement vélo ou la signalisation horizontale. Les usages touristiques sont à l’étude. Aujourd’hui, 400 agents des communes et de la communauté d’agglomération utilisent les applications SIG et près de la moitié d’entre eux a recours aux vues immersives.

Partage national des données

Précurseur dans ce domaine, Val Parisis a rejoint dès son lancement le projet national Panoramax porté par l'Institut géographique national (IGN). Ce projet de « géocommun » a pour objectif de centraliser l'ensemble des vues 360° et photographies réalisées par les collectivités, voire d'autres contributeurs, afin qu'elles puissent être exploitées par tout le monde, sans devoir dépendre des géants américains du numérique. Si les collectivités y versent des données, l'IGN met à disposition son savoir-faire en matière d'intelligence artificielle (IA). L'IA permet d'anonymiser automatiquement les plaques d'immatriculation et de flouter les visages comme la réglementation l'exige. L'IA va aussi permettre l'identification automatique d'objets tels que la signalisation routière, les réseaux ou encore les bornes incendie. Autant d'éléments qui intéressent beaucoup Val Parisis.