Le Parc naturel régional du Haut-Jura partage son outil pour la Gemapi (39)

Le Parc naturel régional du Haut-Jura a développé un logiciel réunissant toute la connaissance sur la gestion de l’eau et facilitant les interventions des agents. Logiciel libre, GeoRivière peut être déployé par n’importe quelle intercommunalité pour l’exercice de la compétence Gemapi.

La gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi) fait partie des compétences déléguées par les intercommunalités au Parc naturel régional (PNR) du Haut-Jura, un syndicat mixte présent sur deux régions et trois départements. Cette compétence obligatoire impose des objectifs de bon état des masses d’eau et la prévention des inondations. Pour le PNR, la nécessité de mieux gérer la connaissance des cours d’eau et les interventions des agents était prégnante depuis plusieurs années. La mise en place de l’application Geotrek en 2017, logiciel libre dédié à la gestion des itinéraires de randonnées, a servi de déclencheur.

Un logiciel libre et générique

Rivières et sentiers ont en effet de nombreux points communs : linéarité, nécessité de localiser les problèmes et interventions, besoin de fédérer les parties prenantes publiques et privées… C’est ainsi qu’est né le projet GeoRivière, conçu sur le même modèle. « GeoRivière partage certaines briques logicielles avec Geotrek, ce qui a contribué à alléger la facture des développements », relève Thomas Magnin-Feysot, chargé de mission Système d’information géographique (SIG) au PNR. Le projet n’a en effet coûté « que » 65 000 euros, un chiffre qui aurait été largement supérieur s’il avait fallu développer le logiciel de A à Z. Et comme son alter ego Geotrek, GeoRivière est à la disposition de tous. Le PNR espère ainsi voir émerger une communauté où les développements financés par les uns profiteront à tous. L'outil a également été élaboré en collaboration avec plusieurs gestionnaires pour disposer d’un outil aussi générique que possible, qui puisse être utilisable dans d’autres contextes hydrogéologiques.

Trois grands objectifs

La première version de GeoRivière vise à répondre à trois objectifs principaux. Le premier est de pouvoir mieux décrire les cours d’eau (morphologie, usages, statut réglementaire) et répertorier les observations de terrain relatives à la gestion (érosion, espèces invasives, pollution…). Le second est d’accéder facilement aux données de suivi et de surveillance des cours d’eau (qualité de l’eau, évolution des débits, suivi des températures, études…). Le dernier volet concerne la planification et le suivi des opérations d’entretien. « GeoRivière nous offre un vrai partage des connaissances sur les cours d’eau de notre territoire. En tant qu’élu, l'outil nous permet d’avoir une meilleure vision géographique des points de dysfonctionnement sur les rivières, des études réalisées, des travaux en cours etc. », se félicite Franck Girod, vice-président en charge de l’eau au PNR. Des données utiles au PNR mais aussi à tous les acteurs de l’eau : EPCI, sociétés de pêche, associations sportives…

Utilisation des données publiques

Le principal défi du projet a consisté à collecter toutes les données, même si Geotrek constituait une bonne base, en plus des données existantes dans le système d’information géographique du PNR. Le projet a aussi pu s’appuyer sur l’open data et les API (application programming interface ou « interface de programmation d'application » : connecteurs web), notamment celles proposées depuis peu par EauFrance. La température de l’eau, l’hydrobiologie, l’hydrométrie ou encore les mesures de qualité de l’eau sont en effet centralisées à l’échelle nationale sur le portail Hub’Eau. Le PNR n’extrait que les données de son territoire et l’API garantit que les données sont toujours à jour.

Contribution des citoyens

GeoRivière contribue ensuite à rationaliser les interventions des agents du PNR, notamment pour la saisie de leur rapport d’inspection, et permet aussi de planifier les interventions. À l’avenir, le PNR souhaite faire participer les citoyens, pécheurs et autres praticiens des sports aquatiques. « Nous avons répondu en ce sens à un appel à projets de l’agence de l’eau. Nous espérons le mettre en place d’ici la fin 2022 », précise Thomas Magnin-Feysot. Et au-delà du signalement de pollutions et autres détériorations des milieux aquatiques, l’ambition du PNR est bien de proposer une application grand public, qui informe sur la qualité de l’eau, les arrêtés sur la pêche, la sécheresse, etc. Un volet qui intéresse grandement la dizaine d’EPCI qui ont d’ores et déjà contacté le PNR, notamment depuis que GeoRivière a reçu le trophée or au Label territoire innovant 2022 dans le cadre du Forum des interconnectés.

Les partenaires

Le financement de GeoRivière représente 65 000 euros HT financés avec l’aide de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (32 500 €), la région Bourgogne-Franche-Comté (17 500 €) et la région Auvergne-Rhône-Alpes (15 000 €). GeoRivière a pu s’appuyer sur le logiciel libre Geotrek, initié par le Parc national des Écrins. Toutes les collectivités peuvent désormais télécharger librement GeoRivière sur GitHub. Les collectivités peuvent aussi se faire aider par un prestataire pour déployer le logiciel. Avec une seule contrainte : l’obligation de partager avec la communauté les développements qu’elles pourraient réaliser.

Parc naturel régional du Haut-Jura

Maison du parc du Haut-Jura
39 310 Lajoux

Françoise Vespa

Présidente

Franck Girod

Vice-président, en charge de l’eau

Thomas Magnin-Feysot

Chargé de mission Système d'information géographique

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