Eurocities veut renforcer la place des villes dans le jeu européen

Dans un document d’orientation publié le 14 juillet, Eurocities, réseau de plus de 200 villes de 38 pays, plaide pour que l’Union européenne renforce sa collaboration avec les villes. Soulignant que d’ici 2050, plus de 80% de la population de l’Union européenne vivra dans des villes et aires urbaines, elle propose différentes pistes, dont un renforcement et un élargissement de l’agenda urbain. 

Concrètement, Eurocities suggère l’adoption d’une vision à long terme pour les villes (sans doute sur le modèle, non mentionné, de celle adoptée en 2021 pour les zones rurales – voir notre article du 12 juillet 2021), qui aille au-delà de la Nouvelle Charte de Leipzig (adoptée le 30 novembre 2020 lors d’une réunion informelle des ministres chargés du développement urbain). Afin de renforcer le dialogue entre les villes et l’UE, l’association propose l’organisation d’un sommet annuel des maires réunissant le collège des commissaires ainsi que les ministres des 27 chargés des questions urbaines. En outre, pour assurer la cohérence et la complémentarité des différentes politiques européennes, elle préconise la nomination d’un vice-président de la Commission spécifiquement chargé des questions urbaines (en renforçant par ailleurs le rôle de la plateforme de données urbaines Plus). 

Eurocities plaide également pour une simplification de l’accès aux fonds. L’association déplore en effet la concurrence croissante que se livrent différents programmes de l’Union : "Bien que souvent soutenues par des moyens financiers limités, de nombreuses initiatives recherchent le plus grand nombre de villes participantes pour atteindre une masse critique et une crédibilité", observe-t-elle. Un phénomène de concurrence qui se retrouve ensuite entre les villes. Eurocities relève encore que plusieurs programmes ont chacun leur propre gouvernance, ce qui semble "inutilement gourmand en ressources", ou encore des mécanismes de sélection et de reporting différents, qui "exigent beaucoup de ressources des collectivités locales" et finissent par "saper la participation locale". L’association plaide encore pour que l’administration européenne abandonne les approches "une même taille pour tous" et cesse d’être "territorialement aveugle".