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Aménagement numérique - Etats généraux des RIP : 2015, année du déploiement... et de la consolidation ?

Les états généraux des réseaux d'initiative publique (RIP), qui réunissaient le 12 mars à Deauville quelque 250 participants - industriels, opérateurs des télécoms, représentants de l'Etat et collectivités territoriales - ont surtout permis de revenir sur l'actualité récente du déploiement des réseaux très haut débit.
Dans son discours d'ouverture, Sébastien Soriano, le nouveau président de l'Arcep, nommé en janvier, a tenu à adresser un message d'optimisme aux collectivités territoriales, rappelant leur rôle "éminent" sur le déploiement des réseaux. Les collectivités territoriales constituent bien "une pièce maîtresse de la dynamique du très haut débit" mais il faut également prendre garde à la complexité de l'écosystème. On sait que l'Arcep devrait se pencher sur quelques sujets sensibles en 2015, dont celui de l'harmonisation de la tarification : "Est-ce que les RIP doivent fixer leurs tarifs ou est-ce qu'on estime qu'une régulation sera nécessaire ?", s'est encore interrogé le président de l'Arcep. "Il faudra trouver le bon terrain d'entente sur le sujet", a-t-il conclu.
De son côté, l'économiste Laurent Benzoni s'est penché sur les conséquences économiques pour les RIP de la constitution du groupe Numéricable-SFR. L'hypothèse de travail étudiée est l'une des plus plausibles. En clair, si d'une part Orange, tout en tenant ses engagements sur les zones AMII, concentre l'essentiel de ses efforts d'investissement sur les zones câblées pour accentuer sa présence concurrentielle dans ces zones et si, d'autre part, la nouvelle entité Numéricable-SFR se concentre en priorité sur la migration des abonnés SFR sur son réseau câblé... le double mouvement pourrait conduire au transfert de trois millions de foyers des zones AMII vers les RIP. Cette bascule affecterait le niveau des offres de référence et entraînerait quasi mécaniquement l'obligation d'élever le volume de subvention apporté aux RIP, estime Laurent benzoni. Ce qui, en ces temps de contrainte budgétaire, risque de compliquer le déploiement. Les premiers éléments de réponse devraient être donnés ce 17 mars lors de la présentation officielle de la nouvelle stratégie du Groupe Orange sur le très haut débit.
L'un des autres grands sujets du moment concerne la menace qui pèse sur le régime de concession à la française, notamment en matière de télécoms, qui pourrait être exclu du champ des directives européennes. Quand on sait qu'une bonne part des RIP repose sur la capacité des collectivités territoriales à constituer de tels montages, il y a lieu en effet de s'en inquiéter. Gabrielle Gauthey, qui vient d'être nommée directrice de l'investissement et du développement local a, de son côté, annoncé la volonté de renforcer les engagements de la Caisse des Dépôts auprès des collectivités et des opérateurs privés afin de sécuriser les investissements sur les réseaux d'initiative publique (lire notre interview de Gabrielle Gauthey également publiée ce jour).

 

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