Logement/Gendarmerie - Et si les avoirs criminels finançaient les logements des gendarmes ?
Le général Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale, a évoqué, le 30 avril, à l'Assemblée nationale, devant la mission d'information sur la lutte contre l'insécurité sur tout le territoire, la piste du financement de la rénovation d'une partie du parc immobilier où sont logés les gendarmes, avec les avoirs criminels. Le patron des quelque 100.000 gendarmes a précisé que les avoirs criminels (véhicules, appartements, villas, espèces et comptes bancaires) saisis par la gendarmerie s'étaient élevés à 101 millions d'euros en 2013.
La question de l'immobilier est un sujet de "grande préoccupation", particulièrement pour la partie domaniale (appartenant à l'Etat), a insisté le général Favier, rappelant que le statut des gendarmes prévoit leur logement à titre gratuit.
Dans un avis sur le programme Sécurité-Gendarmerie nationale du projet de loi de finances 2013, le député socialiste de la Haute-Vienne Daniel Boisserie estimait qu'une centaine de gendarmeries domaniales (propriétés de l'Etat) nécessitaient une rénovation urgente (voir notre article ci-contre du 15 novembre 2012). Il y rappelait que la France compte près de 4.000 casernes, dont 694 appartenant à l'Etat, les autres étant louées aux collectivités ou à des partenaires privés (soit un parc total représentant quelque 76.100 logements). Si le parc locatif des collectivités "a bénéficié d'un effort de construction et de rénovation significatifs depuis une dizaine d'années", avait reconnu le député, "le parc domanial n'a cessé de se dégrader", avait-il averti, proposant ni plus ni moins que de fermer les casernes insalubres ou sous-employées. La suggestion du général Denis Favier offrirait une alternative moins radicale.