Enquête sur l'amiante dans les écoles : plus d'une école sur trois concernée

D'après une enquête des équipes de la série documentaire "Vert de rage", diffusée mi-juin 2023 sur France 5, qui a recueilli des données sur 15.804 écoles maternelles et élémentaires, on apprend que 5.505, soit plus d'un tiers, présentent des traces d'amiante. Seules 4.771 écoles n'en contiennent pas. Pour les autres, on dispose d'informations concernant les diagnostics réalisés, mais pas de leurs conclusions. Rappelons que la France recense 48.580 établissements scolaires publics de niveau maternelle ou élémentaire sur son territoire.

D'après l’étude menée par les journalistes, les chiffres seraient sous-estimés, car un grand nombre d’écoles et de mairies n’auraient pas souhaité communiquer leurs informations. Ce manque d'enthousiasme de la part des communes contactées s'explique en partie par le fait qu'elles peinent à effectuer les diagnostics nécessaires et n’ont pas les moyens d’entamer les travaux de désamiantage. L'usage de l’amiante est interdit depuis 1997 en France. Les écoles dont le permis de construire a été délivré avant cette date sont soumises à l’obligation de constituer un dossier technique amiante (DTA) tenu à jour, cartographiant la présence de cette fibre longtemps utilisée comme isolant, responsable de plusieurs types de cancers, notamment lorsqu’elle est inhalée ou ingérée. Pour la déceler, les mesures d'empoussièrement de l'air sont privilégiées et les tests surfaciques ne sont pas reconnus en France.  

Dans la foulée de la publication de l'enquête et en collaboration avec les équipes de "Vert de rage", Franceinfo a publié un moteur de recherche : en tapant le nom de la commune, on obtient la liste des établissements qui s'y trouvent, et leur situation concernant l'amiante.

En réaction à la publication de cette enquête, le député (LFI) Louis Boyard a annoncé mercredi 14 juin 2023 qu'il allait demander la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la présence d'amiante dans, selon lui, "huit classes sur dix", dénonçant une "bombe sanitaire". La commission d'enquête qu'il souhaite créer aurait notamment pour but d'"organiser des prélèvements dans toutes les écoles qui sont amiantées", au moyen d'une lingette plutôt qu'une pompe, peu efficace selon lui. La détection grâce à une lingette n'a pas encore été homologuée en France. Il s'agirait ensuite de créer un "fonds public de rénovation" des écoles.