Unicef - Enfance et objectifs du développement durable : la France tout juste dans la moyenne
Innocenti, le centre de recherche de l'Unicef basé à Florence, publie son quatorzième bilan intitulé "Construire l'avenir : les enfants et les objectifs de développement durable dans les pays riches". En effet, pour le rapport - qui porte sur 41 pays développés de l'Union européenne et de l'OCDE -, le signe le plus révélateur des progrès accomplis par une nation pour atteindre les objectifs de développement durable "est sans doute la façon dont elle répond aux besoins de ses enfants". L'étude s'appuie donc sur l'analyse de 9 objectifs et de 25 indicateurs de développement durable en lien avec la thématique des enfants.
La France classée 19e sur 41 pays de l'UE et de l'OCDE
Le classement établi par Innocenti n'est pas spécialement flatteur pour la France, puisque celle-ci se situe, sur l'ensemble des objectifs et des indicateurs, juste dans la moyenne, au 19e rang sur 41. Si on retrouve sans surprise les pays scandinaves dans les tout premiers rangs - Norvège (1er), Danemark (3e), Suède (4e) et Finlande (5e) -, le 2e rang de l'Allemagne surprend davantage, même si une étude très récente de France Stratégie montre, par exemple, qu'elle a rattrapé et dépassé la France en matière d'accueil de la petite enfance (voir notre article ci-dessous du 16 juin 2017). Viennent ensuite - dans l'ordre - l'Islande, la Suisse, la République de Corée, la Slovénie et les Pays-Bas.
En revanche, le pays le plus puissant du monde, en l'occurrence les Etats-Unis, n'apparaît qu'au 37e rang, précédant le Mexique, la Roumanie, la Bulgarie et le Chili. Par rapport à ses principaux grands voisins, la France se trouve ainsi classée derrière l'Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, mais aussi le Royaume-Uni (13e) et l'Espagne (16e), et devant l'Italie (24e) et la Belgique (26e).
Une incapacité à réduire les inégalités de départ
La 19e place de la France sur les 41 pays étudiés recouvre bien sûr des écarts importants selon les objectifs de développement durable considérés. Côté positif : le 7e rang de la France sur l'objectif "Faim zéro" (éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition). De même, le classement apparaît correct avec le 14e rang sur l'objectif "Education de qualité" et le 15e rang sur l'objectif "Pas de pauvreté", voire avec le 17e rang sur l'objectif "Bonne santé et bien-être".
Deux autres critères se situent juste dans la moyenne de l'échantillon : la France figure ainsi au 20e rang sur l'objectif "Travail décent et croissance économique" et au 21e rang sur "Paix, justice et institutions efficaces". En revanche, la situation sur les autres objectifs est nettement moins favorable et pèse sur le classement final. La France figure ainsi au 23e rang sur l'objectif "Villes et communautés durables" et au 25e sur "Consommation et production responsables".
Mais le plus mauvais résultat concerne l'objectif "Inégalités réduites", sur lequel la France se classe au 34e rang, tout juste devant les Etats-Unis (35e). Sur ce critère, tous les autres grands pays développés se trouvent classés devant la France. Ce critère combine trois indicateurs portant respectivement sur l'inégalité (indicateur adapté pour rendre compte de l'expérience des enfants), sur l'égalité des chances telle qu'elle ressort de l'enquête Pisa (dans laquelle la France est régulièrement pointée du doigt pour l'incapacité de son système éducatif à corriger les inégalités de départ) et sur un indicateur "systématiquement utilisé dans les Bilans de l'Unicef pour mesurer à quel point la société laisse se creuser le fossé entre le niveau 'moyen' et les enfants les plus pauvres".