Energie - Energies renouvelables électriques : des signes de reprise confirmés

Le Baromètre 2015 des énergies renouvelables électriques en France que vient de publier Observ'ER en partenariat avec la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) montre des signaux encourageants mais toutes les filières n'évoluent pas au même rythme. Si l'éolien a connu une bonne progression, le photovoltaïque reste encore fragile.

"Les premiers indicateurs qui s'établissent pour l'ensemble de l'année 2015 sont plutôt bien orientés. Les signes de reprise observés en 2014 sur l'activité des filières renouvelables électriques sont confirmés", assure Observ'ER, dans la 6e édition de son Baromètre des énergies renouvelables électriques en France réalisé en partenariat avec la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Ce volumineux document - il compte 164 pages – présente en détail l’actualité 2015 de 9 filières renouvelables au travers d’indicateurs énergétiques, économiques ou d’emploi. Il contient également des données régionales pour l’ensemble des filières renouvelables en France métropolitaine et dans les DOM, ainsi que des fiches sur les principales évolutions du secteur l’an passé - complément de rémunération, annonce de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) 2023, etc. et une présentation des principaux acteurs (pôles de compétitivité, SEM, associations…) engagés dans les thématiques renouvelables par région.

L'éolien frôle son record de 2010

Si les signes de reprise sont bien là, toutes les filières n'évoluent pas au même rythme. Dans l'éolien, 2015 se sera soldée avec environ 1.200 MW de puissance supplémentaire raccordée. "Un chiffre proche de celui de la meilleure croissance annuelle de la filière (1.257 MW en 2010)", relève Observ'ER, qui attribue ces bons résultats aux actions de simplification administrative entamées depuis près de trois ans. Pour le photovoltaïque, la situation est jugée plus délicate. "Alors que la filière n'a jamais eu un coût du kWh aussi compétitif, l'activité économique y reste difficile pour une bonne part des acteurs, souligne le rapport. Le secteur français vit au rythme irrégulier des appels d'offres pour des installations de grande puissance, et la grande majorité des industriels ont dû se tourner vers l'export pour ne pas disparaître". Mais Observ'ER voit de nouvelles perspectives s'ouvrir aux professionnels grâce au doublement du quota de puissance retenu dans le dernier appel d'offres CRE (Commission de régulation de l'énergie), passé de 400 à 800 MWc et au relèvement des objectifs de développement annoncés dans la PPE d'octobre 2015.
Dans le secteur du biogaz, "le modèle français de développement de la méthanisation, basé sur le traitement des effluents d'élevage, commence à trouver sa place mais la refonte du dispositif de soutien s'avère indispensable pour accélérer le rythme des réalisations et espérer atteindre les objectifs affichés", constate l'Observatoire des énergies renouvelables. Pour les autres secteurs électriques renouvelables traditionnels (bois-énergie, hydroélectricité et incinération de déchets), la situation évolue peu, note-t-il.
"La progression de la filière hydraulique est toujours retenue par le dossier du renouvellement des concessions tandis que la biomasse n'a pas trouvé dans la politique des appels d'offres le dispositif lui assurant un développement plus régulier", poursuit-il. Plus globalement, souligne l'observatoire, "le pays a fait clairement le pari de se placer sur les technologies de demain à travers un programme ambitieux de soutien à la recherche". Ainsi, sur les seules filières solaires, les appels à manifestations d'intérêt (AMI) lancés ces dernières années ont débloqué près de 160 millions d'aides publiques pour les 16 projets retenus (sur un investissement total de 346 millions d'euros).

Palmarès régional

Avec le redécoupage administratif des régions, le classement de la production électrique renouvelable sur le territoire a quelque peu évolué. La région Auvergne-Rhône-Alpes occupe toujours nettement la première place grâce au poids de l'hydroélectricité (plus de 40% de la production totale française de cette filière). Viennent ensuite Languedoc-Roussillon- Midi Pyrénées et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Si l'on exclut la filière hydraulique pour ne retenir que les filières éolienne, photovoltaïque, biomasse et géothermie, c'est l'Alsace-Champagne Ardenne- Lorraine qui arrive en tête, suivie de Nord-Pas de Calais-Picardie et Midi Pyrénées-Languedoc Roussillon. Concernant la part des filières renouvelables dans la consommation électrique régionale totale, c'est encore Auvergne-Rhône Alpes qui s'impose nettement, devant Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées et la Corse.
A noter, l'Ile-de-France, qui se situe en queue de peloton du panorama régional de la production électrique renouvelable, est la première concernant les filières biomasse. En raison de sa forte population, elle dispose en effet des principaux sites de production d'électricité à partir de biogaz de décharge ainsi que de plusieurs sites importants d'incinération de déchets ménagers. Pour l'éolien, les deux régions leaders restent l'Alsace-Champagne Ardenne- Lorraine et le Nord-Pas de Calais-Picardie avec 47% de la puissance raccordée. Côté photovoltaïque, le rassemblement de l'Aquitaine, du Limousin et de Poitou-Charentes fait de ce territoire le premier en termes de puissances installées avec 1.325 MWc. Près de 70% de ces installations sont situées en Aquitaine, qui a renforcé son poids avec la mise en service de la supercentrale de Cestas. Avec une puissance de plus de 200 MWc, il s'agit du plus grand site d'Europe. "Sa production devrait être équivalente à la consommation électrique de 200.000 personnes", selon Observ'ER.

 

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