Aménagement numérique - En Val-d'Oise, un data-center et un GFU éducatif pour capitaliser sur la fibre optique
Le jeudi 6 octobre à l'hôtel de département, Arnaud Bazin, président du conseil départemental du Val-d'Oise, était parvenu à rassembler son préfet, Jean-Yves Latournerie, mais aussi Valérie Pécresse, ainsi que deux représentants de poids des opérateurs : Michel Paulin, directeur général de SFR, et Marc Blanchet, directeur Ile-de-France d'Orange. Les deux opérateurs majeurs de la fibre optique étaient venus signer un nouveau conventionnement avec le département, SFR s'engageant à reprendre le déploiement du FTTH en retranchant 3 communes de son périmètre, Orange s'engageant en revanche sur le fibrage de 5 communes supplémentaires, et annonçant son avance sur le calendrier de déploiement initial. Cependant, l'essentiel du territoire du Val-d'Oise sera plutôt couvert par le biais de réseaux d'initiative publique : DEBITEX, déjà en déploiement sur 7 communes de l'Est du département, se verra compléter par le réseau VORTEX dont la sélection du délégataire est en cours. Avec à la clef, 87.000 raccordements FTTH dans 116 communes, pour 100 millions d'euros d'investissement total. L'objectif est fixé pour 2020. Si les opérateurs ont affiché leur bonne volonté, la signature des conventions a aussi été l'occasion pour les collectivités de réaffirmer leurs exigences. A l'image de Valérie Pécresse, qui au détour d'une remarque n'a pas manqué de noter la persistance de mauvaises couvertures mobiles dans certains recoins de sa région.
L'éducation numérique pourrait trouver son infrastructure
A l'heure où les collectivités accordent une attention croissante aux services et usages numériques et que la loi pour une République numérique a renforcé leur leadership stratégique en la matière, le Val-d'Oise tente de donner du sens à ses infrastructures par l'annonce de projets ambitieux. Parmi eux, la mise en place d'un groupement fermé d'utilisateur prenant support sur les réseaux publics de fibre, à la manière de ce que le département de Seine-Saint-Denis met en place avec THDSSD. En Val-d'Oise, le GFU se donne pour ambition de relier collèges, lycées et, à terme, écoles élémentaires, sur un même réseau optique sécurisé. En 2017, 31 collèges et 15 lycées devraient rejoindre l'opération autour de Cergy, et dans l'est du département. Réalisé en partenariat avec l'académie de Versailles, le projet arrive à point nommé, alors que la maintenance des équipements informatiques des collèges revient désormais au département. "Outre les gains en termes de sécurité et les perspectives qu'un GFU offre en termes de virtualisation, l'opération permettrait de diviser par quatre le coût du raccordement internet de chaque établissement", précise Rachid Adda, le directeur du syndicat mixte Val-d'Oise numérique. "L'entretien en sera aussi considérablement facilité : le traitement des pannes, l'installation des mises à jour, sont extrêmement complexifiés quand chaque établissement dispose de son propre serveur".
Un projet ambitieux de data-center pour les acteurs publics locaux
Au-delà du cadre éducatif, l'ambition du département est de constituer un socle de services numériques pour de nombreux acteurs publics de son voisinage. En visant la construction d'un data-center sur le site de l'ancienne centrale à charbon de Champagne-sur-Oise à échéance fin 2018, le département espère centraliser les données des universités et hôpitaux locaux, mais aussi de plusieurs conseils départementaux voisins, ou encore du conseil régional ; ces acteurs s'organiseraient sous la forme d'un GIE. A la clef, des économies pour les structures publiques pour l'heure contraintes d'entretenir leurs propres salles blanches, et la possibilité d'offrir des services numériques poussés aux collectivités qui auraient besoin d'appui pour entrer dans l'ère de l'e-administration. Pour être viable, un tel projet table aussi sur la méfiance des acteurs publics envers les grands hébergeurs internationaux dont la gestion des données n'est pas toujours transparente. Il en reste que, avec un coût de 20 millions d'euros, ce data-center semble relever du pari ; et le soutien de la région est très bienvenu. Valérie Pécresse, qui avait assisté à la présentation du projet, avait mis en valeur le lien entre les initiatives locales du Val-d'Oise et l'ambition de la région capitale en termes de réseaux de télécommunications et d'économie numérique. Elle devrait présider, en compagnie d'Arnaud Bazin, au comité de pilotage data-center qui se mettra en place début 2017.