Sport - En Ile-de-France, l'expansion du basket souffre du manque d'équipements
Sport associé au béton des villes et aux city-stades – ces équipements sportifs de rue ouverts à tous – plus qu'aux vertes prairies des campagnes, le basket connaît des problèmes de développement en zones urbaines faute d'équipements. C'est ce que suggère la dernière enquête de l'institut régional de développement du sport (IRDS) d'Ile-de-France consacrée au basket-ball dans la région capitale et parue à la mi-octobre.
La pratique encadrée du basket, au sein d'une association sportive, représente les deux tiers de la pratique en Ile-de-France et rassemblait 59.520 licenciés au cours de la saison 2012-2013. L'Ile-de-France se place ainsi à la deuxième place parmi les ligues régionales en valeur absolue, derrière les Pays de la Loire et ses 61.840 licences. Mais au prorata de la population, la région francilienne n'arrive qu'en 18e position nationale, avec 5,4 licences pour 1.000 habitants, loin derrière les Pays de la Loire (19 licences pour 1.000 habitants), le Lyonnais (13) et l'Alsace (12).
Comme pour confirmer la tendance d'un sport moins bien implanté en milieu urbain très dense, il ressort également de l'enquête de l'IRDS que les vastes départements des Yvelines (7,4 pour 1.000 habitants) et de l'Essonne (7,2) présentent, pour l'Ile-de-France, les taux de pratique les plus élevés. A l'inverse, à Paris, la discipline est moins répandue, avec un taux de pénétration deux fois plus faible (2,4 pour 1.000 habitants) que dans l'ensemble de la région. Le basket est par ailleurs "peu implanté dans certains secteurs denses de l'agglomération, comme l'est de la Seine-Saint-Denis (Sevran, Montfermeil), le sud des Hauts-de-Seine (Chatillon, Cachan, Châtenay-Malabry) ou encore le sud du Val-d'Oise (Montmorency, Villiers-le-Bel)".
A Paris, des équipements saturés
Les explications de cette moins bonne implantation en milieu urbain dense tient, selon l'IRDS, à un problème d'équipements. Par département, les taux d'équipements susceptibles d'accueillir du basket et le poids du basket en leur sein semblent ainsi relativement corrélés. En sélectionnant dans les données issues du recensement des équipements sportifs (RES) du ministère des Sports les équipements répondant aux caractéristiques techniques de premier niveau dans l'homologation des terrains par la Fédération française de basket-ball, l'IRDS constate de fortes disparités : "Yvelines et Essonne qui comptent chacun 20 équipements pouvant accueillir du basket pour 100.000 habitants, sont également les premiers en termes de pratique. A l'inverse, à Paris, les équipements sont nettement moins nombreux, rendant la pratique plus difficile. Rapportés à la population, il y a deux fois moins d'équipements au sein de la capitale qu'au sein des départements de petite couronne et trois fois moins qu'au sein des départements de grande couronne."
Paris compte ainsi 5,9 équipements pour 100.000 habitants, contre 9,6 dans les Hauts-de-Seine, 11,5 en Seine-Saint-Denis, 14,4 dans le Val-de-Marne, 17,3 en Seine-et-Marne, et, nous l'avons vu, 20 dans les Yvelines et l'Essonne. "Les installations sportives sont saturées dans la capitale et freinent, semble-t-il, toutes velléités de développement", remarque l'IRDS. Et cela malgré une avance du basket sur le badminton, le handball et le volley-ball en termes d'effectifs : "La discipline est la mieux représentée vis-à-vis de ses principales 'concurrentes' qui occupent les mêmes équipements."
Au vu de ce manque d'équipements, la forte hausse de la pratique du basket en Ile-de-France (+30% depuis dix ans, contre une moyenne nationale de +12,2%) risque de connaître un coup de frein brutal. Les départements les moins bien dotés en équipements connaissant actuellement l'augmentation la plus forte : +35% à Paris, +49% dans les Hauts-de-Seine, +45% en Seine-Saint-Denis et +48% dans le Val-de-Marne. "La question des équipements en Ile-de-France reste un point épineux pour beaucoup de ces disciplines de salles", conclut l'IRDS.