En 2021, un agent public sur sept a été victime de violences

Injures, menaces, harcèlement moral… en 2021, 14% des agents de la fonction publique ont subi au moins une atteinte, selon une étude de la direction générale de l'administration et de la fonction publique. Le sentiment d’insécurité au travail a touché 22% des agents publics.

14% des agents publics ont été victimes en 2021 d’au moins une atteinte à la personne, "que ce soit dans l’exercice de leurs fonctions ou dans un contexte personnel", indique la direction générale de la fonction publique (DGAFP), dans une publication mise en ligne le 25 juillet. 

La même année, 12% des salariés du secteur privé se sont déclarés victimes, signale l'étude, qui s'appuie sur l'enquête "Vécu et ressenti des personnes en matière de sécurité" (VRS), conduite par le ministère de l'Intérieur auprès de 100.000 personnes. "Les agents publics sont plus souvent victimes que les salariés du privé sur leur lieu de travail", en conclut la DGAFP. Cela se vérifie pour tous les types d’atteintes, à l’exception des violences sexuelles. Ainsi, 59% des violences physiques (non sexuelles) subies par les agents publics se sont déroulées dans le cadre professionnel, contre 19% de celles que les salariés du privé ont subies. De même, la moitié des actes d’injure ou de menace relatés par les agents publics se sont passés sur le lieu de travail, contre moins d’un tiers de ceux déclarés par les salariés du privé.

Pompiers et travailleurs sociaux davantage touchés

Autre enseignement de l'étude, mais qui ne constitue pas une surprise : les atteintes dans le contexte professionnel concernent plus souvent des agents en contact avec le public. Les policiers, militaires et pompiers sont les premiers concernés. S'ils représentent 5% des agents publics, ils ont été la cible de 19% des atteintes ayant eu lieu dans un cadre professionnel en 2021. Les professions intermédiaires de la santé et du travail social sont également plus fréquemment victimes de violences : 11% des agents publics exercent ces professions, mais 17% des atteintes se passant dans le contexte professionnel les concernent.

Les femmes employées dans la fonction publique sont particulièrement victimes de violences sexuelles : 85% de ces violences les concernent, alors que la fonction publique est composée à 64% de femmes. A noter aussi que 70% des faits de harcèlement moral dans la fonction publique visent des femmes. En revanche, les femmes en emploi dans la fonction publique sont (proportionnellement à leurs effectifs) moins touchées par les violences physiques (52%) et les menaces (42%).

Plus d'un fonctionnaire de moins de 30 ans sur six (17%) déclare avoir fait l'objet de violences dans le cadre de son travail, une proportion légèrement supérieure au poids de cette tranche d'âge dans les effectifs (13%).

9 % des agents victimes portent plainte 

Un agent public ayant été la cible d'une atteinte dans l'exercice de son métier procède à un dépôt de plainte dans 9 cas sur 100. Les violences physiques et les menaces subies par les agents publics dans le contexte professionnel donnent lieu plus souvent à un dépôt de plainte (respectivement 23% et 19% des cas). Le taux tombe à 3% en cas de violences sexuelles dans un cadre professionnel, tandis qu'il est nul pour les discriminations.

L'étude révèle également que 22% des agents publics déclaraient en 2022 se sentir "souvent ou de temps en temps" en insécurité sur leur lieu de travail ("face aux usagers, aux clients, aux collègues, etc."). C'était moins souvent le cas pour les salariés du privé (14%). Variable d'une famille de métiers à une autre, ce sentiment d'insécurité au travail grimpait à 46% chez les policiers, militaires et pompiers. Il demeurait plus élevé que la moyenne chez les agents exerçant une profession intermédiaire de la santé et du travail social (32%).

En tant que ministre chargé de la fonction publique, Stanislas Guerini avait annoncé en septembre dernier un "plan de protection des agents publics" (votre notre article) pour faire face à la hausse des atteintes contre ces derniers. Avec pour objectif de mieux "mesurer et prévenir" ces violences, ainsi que de mieux "protéger" les agents. Mais une partie des mesures devait être intégrée à la réforme de la fonction publique préparée par le ministre. Laquelle s'est retrouvée remise en cause depuis l'issue des élections législatives.

 

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