Réforme de l'Etat - Emmanuel Macron : pour une administration "plus déconcentrée" et "responsabilisée"
Emmanuel Macron a appelé ce lundi 22 janvier à lancer la "réforme essentielle de la fonction publique", qui doit être mise sur les rails en février par le gouvernement pour rendre l'administration "plus déconcentrée" et "plus responsabilisée".
S'exprimant à l'audience de rentrée de la Cour des comptes, le Président a indiqué qu'Edouard Philippe allait réunir "début février" un "comité interministériel de la transformation publique" pour faire le point sur le programme Action publique 2022 lancé en octobre (le Premier ministre l'avait déjà fait savoir le 3 janvier en présentant, à l'issue d'un séminaire gouvernemental, le calendrier des réformes pour les mois à venir).
Le gouvernement "validera les premières orientations et détaillera les moyens mis en oeuvre pour les atteindre avec des décisions prises dès le début du mois de février", a ajouté Emmanuel Macron. A partir de ce moment, chaque semaine en conseil des ministres, "il sera rendu compte des réformes conduites ministère par ministère non seulement sur l'année qui vient mais jusqu'en 2022".
A la mi-octobre, Edouard Philippe avait mis en place un groupe de 34 experts et personnalités pour étudier une réforme des missions de l'Etat et de son administration, afin d'améliorer la qualité des services publics et maîtriser les dépenses. Un fonds doté de 700 millions d'euros y sera consacré durant le quinquennat, a rappelé le Président. "Je crois dans une administration plus déconcentrée, plus responsabilisée, avec tout ce qui en découle", a-t-il précisé devant la Cour des comptes.
Il a ainsi évoqué "des rémunérations qui pourront être aussi différentes", mais aussi des changements pour les débuts de carrière des hauts-fonctionnaires, notamment à la sortie de l'ENA.
"Le changement n'arrivera pas dans 20 ans mais beaucoup plus vite. Il impliquera des transformations profondes", a prévenu le chef de l'Etat.
S'exprimant avant lui, le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, avait regretté que, "trop souvent", les "réformateurs courageux" qui portent "les grandes modernisations au sein de la sphère publique" ne "peuvent aller au bout de leurs initiatives car ils ne disposent pas des marges de manoeuvre et d'une autonomie suffisantes".