Ehpad : nouvelles mesures pour les visites en zone écarlate
Avec la remontée de la pandémie de Covid-19, Marseille et les Bouches-du-Rhône, la Guadeloupe et désormais Paris et la petite couronne se trouvent placés en zone d'alerte maximale. D'autres métropoles, aujourd'hui en zone d'alerte renforcée, pourraient suivre très bientôt. Outre les dispositions d'ordre général – très commentées, voire contestées – cette situation entraîne aussi des conséquences pour les Ehpad.
Lors de son récent déplacement à l'Ehpad de Bracieux (Loir-et-Cher), Emmanuel Macron avait notamment affirmé que "nous ne souhaitons pas isoler à nouveau nos aînés", estimant qu'il faut permettre aux personnes âgées de "continuer à voir la famille, celles et ceux qu'on aime, et continuer à avoir [...] un minimum d'activité, de continuer à avoir des interactions parce que c'est aussi cela la vie" (voir notre article du 23 septembre 2020). Si les mesures annoncées notamment par l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France ne reviennent pas au confinement quasi absolu du printemps dernier, elles n'en apportent pas moins des restrictions très importantes. Ces mesures sont justifiées par le fait que 115 Ehpad, sur les 700 que compte la région, connaissent un épisode actif de Covid-19, c'est-à-dire au moins un cas positif sur les 14 derniers jours. Au 5 octobre, 528 résidents et 299 salariés sont ainsi positifs au Covid-19.
Face à cette situation, les visites restent autorisées, mais uniquement sur rendez-vous, à deux personnes au maximum et si possible dans un espace dédié. Le directeur de l'établissement à la possibilité de suspendre les visites en cas de non-respect des mesures barrière par les familles. Sans surprise, les sorties collectives sont supprimées et les établissements doivent inciter à limiter les sorties individuelles et en famille à des circonstances exceptionnelles. Les mesures annoncées par l'ARS prévoient aussi la fermeture des accueils de jour n'ayant pas d'entrée distincte de celle de l'Ehpad, "tout en proposant des solutions de répit aux personnes et à leurs aidants" (ce qui semble assez difficile à concrétiser). De leur côté, tous les personnels doivent faire l'objet d'un dépistage préventif avec une périodicité recommandée de 14 jours, en utilisant notamment les tests antigéniques.
Lorsqu'un cas est détecté, l'ARS prévoit la mise en place de mesures plus restrictives "le temps que la situation soit maîtrisée". Celles-ci incluent la possibilité de suspension temporaire des visites, le dépistage RT-PCR de tous les agents et des résidents, l'activation d'une unité Covid dédiée aux malades (isolement), ainsi que la fermeture des accueils de jour rattachés à l'Ehpad, avec ou sans entrée distincte.
L'ARS rappelle cependant qu'il importe globalement de préserver "au maximum le lien social avec les familles et les proches pour éviter l'isolement, mais également en limitant les cas de confinement en chambre à des situations exceptionnelles".