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Environnement - Eau du robinet : derrière la confiance, toujours des réticences

Les trois quarts des Français ont confiance dans l'eau du robinet, selon un sondage Harris Interactive réalisé pour le 17e Carrefour des gestions locales de l'eau, qui s'ouvre à Rennes le 27 janvier. Un raccourci qui ne doit pas leurrer, tant persistent des réticences bien ancrées.

Réalisé par l'institut Harris interactive, via une enquête en ligne menée du 12 au 14 janvier, auprès d'un échantillon de 1.005 personnes, un sondage commandé par Idéal Connaissances et rendu public le 25 janvier montre que 76% des personnes interrogées, soit trois sur quatre, affirment avoir "tout à fait" ou "plutôt" confiance dans l'eau du robinet. Le pourcentage de ceux qui n'ont "plutôt pas confiance" est de 17%. Et les Français qui n'ont "pas du tout" confiance représentent 7% des sondés. Ces résultats, qui confirment la confiance attribuée par les Français à l'égard de la qualité de l'eau qui sort de leur robinet, seront présentés et commenté lors du Carrefour des gestions locales de l'eau (CGLE), dont la 17e édition se tient à Rennes les 27 au 28 janvier. Plus de 9.000 participants y sont attendus.

Une confiance à géométrie variable

Ces chiffres confirment ceux d'un autre sondage rendu public au printemps dernier par TNS Sofres et le Centre d'information sur l'eau. 60% des personnes interrogées disaient alors préférer l'eau du robinet à celle en bouteille, essentiellement pour des raisons pratiques et budgétaires, moins pour des raisons écologiques. Reste que cette confiance est à géométrie variable. Par exemple, les femmes sondées sont légèrement moins satisfaites que les hommes : 30 % d'entre elles n'ont pas confiance dans l'eau du robinet. En termes de répartition géographique, les habitants du nord-est de la France sont aussi quelque peu moins "confiants" que ceux du sud-ouest. Autre enseignement : cette confiance des consommateurs repose fortement sur les pouvoirs publics et le suivi qu'ils effectuent de ces eaux. Ressort ainsi clairement de ce sondage le rôle de vigie assuré par ces pouvoirs publics en cas de dégradation de la qualité. Il compterait même plus que la perception que les consommateurs se font, par eux-mêmes, du goût ou de l'odeur de l'eau. Pour les dissuader de boire de l'eau du robinet, 91% des sondés répondent ainsi qu'il faudrait une alerte des pouvoirs publics.
La peur des polluants présents dans l'eau reste aussi un facteur apte à fortement les dissuader (pour 64 % d'entre eux). Ils sont à peu près autant à estimer que s'ils n'avaient pas confiance dans les traitements et filtrations que l'eau du robinet subit avant d'en sortir, ils n'en consommeraient tout bonnement pas. En revanche, la présence de calcaire ou l'absence de filtration en sortie de robinet les gêne peu.