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Formation professionnelle - Deux rapports donnent un éclairage sur l'animation et le partenariat régionaux

Les premières négociations entre partenaires sociaux et Etat autour de la réforme de la formation professionnelle doivent démarrer le 30 septembre en vue d'un projet de loi d'ici la fin de l'année. Afin d'alimenter les discussions, le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV) a élaboré deux rapports sur le sujet. Le premier traite des comités de coordination régionaux de l'emploi et de la formation professionnelle (CCREFP), qui sont au cœur de la réforme. Le second analyse les différentes formes de partenariat des acteurs de la formation professionnelle en région. Premier constat sur les CCREFP : une grande majorité d'entre eux ont un vrai rôle d'animation et de concertation et font l'objet de véritables travaux.

 

La représentation de partenaires sociaux

"Contrairement à ce qui est habituellement avancé, les CCREFP sont pratiquement tous en activité, et l'on constate une montée en charge progressive de la création de secrétariats dédiés à leur suivi et à leur animation", précise ainsi la première étude. "Jusqu'à maintenant, on avait tendance à dire que ces comités ne fonctionnaient pas ; cette étude sur le terrain permet de rétablir la vérité", explique Françoise Amat, secrétaire générale du CNFPTLV, qui convient toutefois que ces comités ont souvent du mal à déboucher sur des actions communes concrètes. "Mais si certains CCREFP ont juste un rôle de consultation formelle, d'autres, comme ceux des régions Nord-Pas-de-Calais ou Poitou-Charentes, ont vraiment essayé de faire travailler en commun les différents acteurs", assure-t-elle. Autre difficulté constatée par le CNFPTLV : réussir à impliquer davantage les partenaires sociaux. "Il faudrait les pousser à investir ces lieux de concertation mais c'est un lourd pari, car les partenaires sociaux ne sont pas toujours bien représentés au niveau régional." Mais quelles ques soient les difficultés de mise en œuvre de ces comités, la secrétaire générale du CNFPTLV est convaincue, à l'image des conclusions du rapport de Pierre Ferracci sur la formation professionnelle, qu'il faut éviter de créer de nouvelles instances pour la formation professionnelle en région. "Arrêtons de multiplier les lieux de concertation", préconise-t-elle. Mais le challenge est difficile car il repose notamment sur l'entente entre l'Etat et les régions, les CCREFP étant coprésidés par le préfet de région et le président du conseil régional.

 

Un défaut de partenariat

La deuxième étude du conseil, qui porte sur les formes de partenariat mis en place au niveau régional, avance deux conclusions : les formes de partenariat actuelles n'arrivent pas à construire une véritable politique de formation sur quelques priorités communes à tous les acteurs de la région et elles n'arrivent pas non plus à rendre le paysage plus lisible pour les publics sauf quelques exceptions. "Il y a un foisonnement de choses, avec au centre les CCREFP et les PRDF (plan régional de développement des formations), mais on n'arrive pas à les organiser", déplore ainsi Françoise Amat. Face à ces difficultés à coordonner l'ensemble, la secrétaire générale propose d'y aller par étape. Elle préconise aussi de s'inspirer des initiatives régionales qui fonctionnent, comme la cité des métiers de Limoges ou de Paris. "Ces dispositifs sont intéressants car ils dépassent le cadre du statut des personnes à la recherche d'informations ; l'arrière-boutique se débrouille pour répondre aux questions de la personne quel que soit son statut."

Emilie Zapalski