Deux premiers avenants signés pour Action cœur de ville phase 2
Le programme Action cœur de ville entre dans sa deuxième phase, axée sur les entrées de ville, les quartiers de gare et la transition écologique. Deux premiers avenants aux conventions-cadres pluriannuelles initiales ont été signés le 30 juin 2023 pour les villes de Chambéry et de Châteaubriant.
La phase 2 d'Action Cœur de ville entre en action. Les deux premiers avenants aux conventions-cadres pluriannuelles ont été signés le 30 juin 2023 pour les villes de Chambéry (Savoie) et de Châteaubriant (Loire-Atlantique), cette dernière en présence de Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales.
Cette deuxième phase du programme a été lancée en novembre 2022, permettant de prolonger de trois ans le dispositif lancé en 2018 pour favoriser l'attractivité des villes moyennes. Il concerne maintenant près de 242 villes, soit 7 villes* de plus que pour la première phase. "On voit apparaître des collectivités qui avaient des projets dans leurs cartons, signale à Localtis Frédéric Gibert, responsable du programme Action cœur de ville et du plan commerce à la Banque des Territoires. Comme à Morlaix (Finistère) qui travaille depuis un certain temps sur les inondations dans le cadre de son plan de prévention des risques naturels prévisibles relatif au phénomène inondation-PPRI, les projets deviennent visibles, pour certaines villes, cela crée des appétences nouvelles ; la dynamique Action cœur de ville perdure !"
La phase 2 a été spécifiquement orientée vers trois thématiques : les entrées de ville, les quartiers de gare et la transition écologique. L'instruction de Dominique Faure, publiée le 31 mai 2023, en a précisé les modalités (voir notre article du 6 juin 2023) et la mobilisation des partenaires financiers, dont 2,5 milliards d'euros de la Banque des Territoires et 1 milliard d'euros pour Action logement.
Les deux villes qui signent en premier ces avenants, actant la phase 2 de leur convention, sont parmi les bons élèves. Elles témoignent des nouvelles orientations du programme.
Continuité et focus sur la transition écologique pour Châteaubriant
Premier exemple avec Châteaubriant, pour laquelle la ministre a donc fait le déplacement le 30 juin. Six axes thématiques sont couverts (habitat, économie et commerce, accessibilité et mobilités décarbonées, espaces publics et patrimoine, services, démarches transversales) dans une continuité de la première phase avec un focus sur la transition écologique. "On est vraiment dans une continuité évidente, assure Frédéric Gibert. Il s'agit plus d'un approfondissement avec une dimension de transition écologique en centre-ville et à l'entrée de la ville." Parmi les projets traités : la requalification des espaces publics, car la ville dispose de nombreux sites patrimoniaux, un travail sur les mobilités, avec un projet de maison de la mobilité dans l'ancienne gare (développement du vélo, électrification du transport public…) et des projets avec les bailleurs sociaux, comme celui du site des Terrasses. Pour ce dernier site, la ville a répondu à l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) "Réinventons nos cœurs de ville" en 2019. L'ensemble comprendra une résidence services, des logements, dont certains pour des jeunes actifs, des logements sociaux, des commerces, un multi-accueil et des bureaux. Le cœur de l'îlot sera aménagé en grand parc urbain végétalisé ouvert sur la place Charles de Gaulle et le Château.
Une réflexion sur les quartiers de gare est également intégrée, avec des projets de passerelles au-dessus des voies, la constitution d'un véritable pôle économique tertiaire à côté de la gare, avec notamment une antenne du Cnam. "L'idée est de consolider ce pôle", explique à Localtis Marie Aboulker, experte territoriale Action cœur de ville à la Caisse des Dépôts.
À Chambéry, le périmètre de l'opération de revitalisation territoriale étendu
Pour Chambéry, la phase 2 est l'occasion d'étendre le périmètre de l'opération de revitalisation territoriale (ORT) vers le sud (école Caffe, résidence autonomie et maison de l'enfance). Les collectivités souhaitent aussi requalifier le quartier de la gare et participer à la démarche "site-pilote entrée de ville" de la Banque des Territoires. L’étude sur la lutte contre les îlots urbains, cofinancée dans le cadre d’ACV phase 1 par la Banque des Territoires, participe à la stratégie de renaturation et de sobriété foncière déployée par la ville et Grand Chamébry dans la deuxième phase du programme, avec le développement de projets sur la requalification de friches ou de bâtiments emblématiques (halle Rubanox), la désimperméabilisation, la renaturation des cours d'écoles. "Les collectivités réfléchissent à l'échelle de la ville et de l'agglomération avec un gros focus sur les entrées de ville, pour reconvertir des halles, procéder à un vrai travail de requalification urbaine et de recomposition paysagère et commerciale, détaille Guillemette Pincent, experte territoriale Action cœur de ville à la Caisse des Dépôts. Il y a une vraie volonté de la collectivité de travailler sur le centre-ville en lien avec les entrées de ville", dans la continuité de l’intervention de la foncière de redynamisation commerciale sur le centre-ville.
Un travail important sur l'habitat est également poursuivi, avec l'engagement d'Action logement (une réserve financière de 14,8 millions d'euros). Et un début de réflexion pourrait démarrer sur le quartier de gare.
La Banque des Territoires compte globalement aussi favoriser les projets liés à la santé, pour répondre aux attentes des citoyens, notamment après la crise sanitaire. "C'est un sujet sur lequel la Banque des Territoires est très proactive, explique Frédéric Gibert. La lutte contre les déserts médicaux, même si cela concerne moins les villes moyennes, la question du renouvellement des médecins généralistes, les problèmes d'effectifs de santé ; nous allons essayer d'accompagner les collectivités sur ces sujets qui font partie des thèmes traités par le programme mais qui ne sont pas toujours autant mis en avant que durant la crise Covid." L'appui pour l'élaboration du plan territorial de santé, la rénovation de l'immobilier de santé, la formation des professionnels de santé, font partie des sujets sur lesquels l'institution peut travailler.
Les territoires ont jusqu'au 31 décembre 2023 pour signer leur avenant pour cette deuxième phase d'un programme qui semble porter ses fruits.