Commerce extérieur - Des mesures pour favoriser l'émergence de PME exportatrices
Si les exportations de biens de la France ont enregistré des niveaux records en 2006, elles ont progressé moins vite que celles de nos voisins européens. Comment maintenir la frappe commerciale de la France ? Pour Jean-François Roubaud, la réponse passe par le développement de PME exportatrices, dont le nombre en France est encore trop faible. Dans un avis voté par le Conseil économique et social le 11 juillet, le président de la CGPME, le syndicat des PME, au nom de la section des relations extérieures du CES, propose plusieurs pistes d'amélioration. Première préconisation : engager une authentique politique à destination des PME, notamment dans le cadre d'un "Small Business Act", pour favoriser leur croissance et leur permettre d'acquérir les capacités financières et humaines indispensables pour s'installer sur les marchés internationaux. Il propose aussi de lever les obstacles à l'internationalisation des PME qui demeurent encore trop importants, à travers une meilleure utilisation du réseau des conseillers du commerce extérieur, la création d'un cadre propice au détachement et à l'expatriation, et une valorisation plus marquée, auprès de ces PME, du volontariat international en entreprise. Au niveau réglementaire, des efforts sont également à faire. Pour Jean-François Roubaud, il est notamment essentiel "que le grand marché européen se traduise pas des simplifications réelles dans la vie quotidienne des PME, des coûts moindres grâce à une concurrence effective et une sécurité juridique réelle". Le rapport de Jean-François Roubaud s'intéresse aussi au dispositif public d'appui. Un dispositif qui "ne répond qu'imparfaitement aux besoins des PME". Il propose des évolutions structurelles, comme la finalisation de la réforme d'Ubifrance et une meilleure définition des rôles de chacun, secteur public, parapublic et secteur privé. "Beaucoup trop d'organismes interviennent en matière de commerce extérieur, affirme Jean-François Roubaud dans son avis, ce qui aboutit sur le terrain à une grande confusion et à des incohérences, voire même à une concurrence stérile." Enfin, l'avis prône la mise en oeuvre d'une politique d'accompagnement, plus ciblée, des PME, avec la création d'un outil de diagnostic unique, partagé et gratuit, pour permettre à ces entreprises d'appréhender la réalité de leur capacité à se lancer dans une démarche internationale.
Emilie Zapalski