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Très haut débit - Déploiement probable du VDSL2 à l'automne 2013

La technologie VDSL2, qui accélère les débits sur la boucle de cuivre, n'est pas encore autorisée en France, contrairement à la plupart des pays européens tels que la Belgique, l'Allemagne, le Royaume-Uni ou l'Espagne... Son déploiement est préalablement soumis à l'approbation d'un comité d'experts indépendants, mandaté par l'Arcep, qui n'a pas encore rendu ses conclusions. Jean Ludovic Silicani, intervenant lors de la séance de clôture de Ruralitic, a donné le 13 septembre des précisions sur le déploiement, le calendrier prévisionnel et les marges d'intervention de l'Arcep sur cette technologie.
Rappelons que le VDSL2 fournit des débits importants de 50 à 120 Mbps mais dans un rayon limité d'environ 1.200 à 1.500 mètres à partir du sous-répartiteur. Les opérateurs sont prêts à commercialiser des offres et les principales "Box" sont aujourd'hui compatibles VDSL2. Mais alors qu'il est sérieusement question de mettre en place des mécanismes "d'extinction du cuivre", l'arrivée du VDSL2 apparaît contradictoire, voire dangereuse. Les collectivités locales redoutent les effets d'un service concurrent de la fibre susceptible de freiner encore son développement.
Jean Ludovic Silicani a tout d'abord plaidé pour une complémentarité des solutions techniques. "Même si l'accès de tous au FTTH doit être notre horizon (...), le passage progressif au très haut débit ne peut procéder d'une approche uniforme mais doit s'appuyer sur des solutions adaptées à chaque situation", a t il complété. Au nom du principe de neutralité, les directives communautaires interdiraient d'ailleurs à une autorité publique de prescrire une technologie plutôt qu'une autre. Le régulateur est même tenu d'imposer à France Télécom "l'utilisation sur la boucle locale de toute technologie, dès lors qu'elle n'est pas susceptible de perturber le bon fonctionnement du réseau". Aussi le comité des experts indépendants dispose seul de la capacité d'apprécier les risques de perturbation du réseau et de préciser les conditions d'introduction d'une technologie. Des expérimentations sont réalisées sur le terrain et c'est au vu des résultats de ces essais que le comité se prononcera.
"On peut espérer que ces travaux seront conclus début 2013", a indiqué le président de l'Autorité. "Cette étape franchie, et sous réserve d'un avis positif, France Télécom disposera d'un délai de six mois pour autoriser les opérateurs dégroupeurs à l'utiliser. Le rendez vous est donc fixé au début de l'automne 2013", a t-il conclu. Il est peu probable que l'avis soit négatif, mais l'échéance est relativement lointaine. De plus, le VDSL2 ne pourra pas être déployé partout.
Les études en cours décrivent une situation plutôt favorable aux petites villes. Ce que semblerait confirmer une simulation limitée et "théorique", réalisée par Ariase, entre Saint-Malo (50.000 habitants) dotée de deux centraux téléphoniques dégroupés, et Cancale (5.000 habitants) qui accueille un NRA (noeud de raccordement d'abonnés). A Saint-Malo, les limites du rayon d'action du VDSL2 ne permettent d'obtenir que 27% de lignes éligibles et 7% de ligne dotées du très haut débit. La situation à Cancale serait nettement plus favorable, avec 60% de lignes éligibles. Le déploiement inconsidéré du VDSL2 pourrait sans doute provoquer quelques dégâts, mais dès lors qu'il répondrait aux attentes ou à l'urgence des besoins d'un territoire, en vertu de quel principe pourrait-on en interdire l'accès ?

 

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