Transports - Déplacements domicile-travail : la voiture toujours en tête, sauf en Ile-de-France
La voiture reste le mode de transport privilégié pour se rendre au travail, sauf en Ile-de-France où les transports en commun arrivent vraiment à la concurrencer, selon une étude issue du recensement de 2009 publiée par l'Insee le 15 janvier, à l'occasion de la nouvelle enquête de recensement. Sur 25 millions de personnes quittant leur domicile pour aller travailler, 18,6 millions (73%) utilisent principalement leur voiture, 3,8 millions (14,9%) les transports en commun, 2 millions (7,9%) privilégient la marche à pied et 1,1 million (4,2%) un deux-roues, motorisé ou non. L'Ile-de-France est la seule région où les transports en commun arrivent à devancer légèrement la voiture (43,9% contre 43,7%). Mais à Paris et dans les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), l'écart est plus net : six déplacements sur dix se font en métro, bus, train ou tramway, deux seulement en voiture et un à pied. Une spécificité "évidemment due à la densité de l'habitat au sein de l'agglomération parisienne ainsi qu'à celle des réseaux de transport en commun", souligne l'Insee.
Transports en commun : entre 4 et 8% des déplacements hors Ile-de-France
Hors Ile-de-France, plus de huit déplacements sur dix se font en voiture tandis que la marche constitue le deuxième mode de déplacement pour se rendre à son travail (7,9%), juste devant les transports en commun (7,5%) et loin devant les deux roues (4,1%). Dans les différentes régions, la part des transports en commun oscille entre 4 et 8% mais elle supérieure à 10% en Alsace, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Rhône-Alpes. L'usage des différents modes de transport est naturellement très différent entre la ville et la campagne. Pour les habitants des zones rurales, 90% des déplacements domicile-travail se font en voiture du fait de distances souvent plus longues – seuls 5% des trajets se font à pied et 3% en deux-roues – et de l'absence de système de transport en commun adapté – 2% des trajets seulement se font en transport collectif. Parmi les habitants travaillant près de chez eux, c'est-à-dire dans une commune de leur canton, plus d'un déplacement sur six se fait à pied.
Chez les citadins, même hors Ile-de-France, le partage entre les différents modes de transport est un peu plus équilibré : les trois quarts se déplacent en voiture mais 9% en transport en commun, autant à pied et 5% en deux-roues.
De manière générale, quand le lieu de travail est éloigné, la marche et l'usage des deux-roues sont limités. "Quand il travaille dans l'agglomération où il habite, plus d'un actif sur 8 va travailler à pied mais cette proportion descend à moins d'un pour cent quand il travaille ailleurs dans sa région, note l'Insee. De même, l'usage du deux-roues est deux fois plus fréquent au sein d'une agglomération (5%) que quand il faut la quitter (2%)". L'étude relève le cas particulier des personnes, de plus en plus nombreuses, qui travaillent très loin de chez elles dans une autre région et ne rentrent pas tous les jours chez elles. 4% d'entre elles se rendent quotidiennement au travail à pied ou en deux-roues. Mais le plus souvent, elles utilisent leur voiture (78%, en particulier pour les déplacements entre deux régions de province) ou les transports en commun (17%, notamment les personnes venant travailler en Ile-de-France à partir de régions limitrophes).
Les Picards, champions de la mobilité au quotidien
Enfin, l'étude de l'Insee montre une nette augmentation en dix ans de la part de ceux qui doivent quitter leur agglomération, leur canton, voire leur région de résidence pour aller travailler. En 2009, 1,2 million de personnes ne travaillent pas dans leur région de résidence (+27% depuis 1999) alors que le nombre de personnes qui se déplacent pour travailler n'a augmenté dans le même temps que de 15%. Ces très longs déplacements sont le fait de 8% des ruraux et de 5% des villes de province alors que seuls 1% des Franciliens sont concernés. Les Picards en revanche sont les actifs les plus mobiles et ceux qui vont le plus loin pour occuper un emploi : ils sont trois sur cinq à quitter leur canton ou agglomération de résidence pour se rendre au travail et près d'un sur cinq à quitter la région pour aller travailler le plus souvent en Ile-de-France. L'Insee note encore que sur la période 1999-2009, la proportion d'actifs urbains travaillant dans l'agglomération où ils résident est passée de 71 à 68% et celle des actifs ruraux travaillant dans leur canton de 38 à 33%. Explications avancées dans l'étude : "Le choix des ménages d'habiter dans des communes souvent éloignée des centres villes, ou même des agglomérations, pour améliorer leur cadre de vie et diminuer leur dépense en logement ; la concentration des emplois dans les pôles urbains, et en particulier les plus grands d'entre eux ; le nombre croissant de couples dont les deux membres travaillent, ce qui rend difficile de trouver deux emplois situés dans des lieux proches et impose à l'un des deux conjoints des déplacements domicile-travail importants."