Demandeurs d’emploi : le CPF a boosté les entrées en formation en 2020
En 2020, le ministère du Travail enregistre plus de 1,1 million d’entrées en formation de la part de personnes en recherche d’emploi ou en contrat d’insertion. C’est 100.000 de plus qu’en 2019. Une hausse portée par les quelque 305.000 formations financées via le compte personnel de formation (CPF).
En 2020, 1.116.200 formations ont bénéficié à des personnes en recherche d’emploi et de contrats d’insertion, soit 100.000 de plus qu’en 2019, selon le bilan "à mi-parcours" du plan d’investissement dans les compétences, présenté par le ministère du Travail.
Au premier trimestre 2021, le nombre d’entrées en formation a progressé de 21% par rapport à l’an dernier, a fait valoir Carine Seiler, Haut-commissaire aux compétences du gouvernement le 12 avril. "On atteindra les objectifs", a-t-elle souligné, rappelant la cible : 2 millions de formations supplémentaires pour les jeunes et les personnes peu qualifiées sur la période 2018-2022.
811.000 entrées en formation hors CPF
En 2020, la crise a ralenti les entrées en formation traditionnelles, financées par Pôle emploi ou les conseils régionaux. "L’an dernier, on a grosso modo 80% de l’objectif qui est atteint si on enlève le CPF", selon la Haut-commissaire. Les 811.000 entrées en formation hors CPF autonome correspondent "à la période de fermeture de 3 mois des centres de formation qui nous a empêchés d’enregistrer de nouvelles formations", détaille Carine Seiler.
305.000 entrées en formation ont donc eu lieu via le recours des demandeurs d’emploi au compte personnel de formation. Cette voie d’accès – qui repose sur les droits à formation acquis par les actifs – a donc participé de manière non négligeable à l’augmentation globale du nombre de formations en 2020. Or les formations accessibles via le CPF durent dans un cas sur deux moins de deux semaines, loin de celles dispensées par Pôle emploi ou les régions, qui durent plusieurs mois, et elles ne visent pas l'apprentissage à un métier.
Selon les prévisions du gouvernement, le recours au CPF parmi les chômeurs continuera de compter en 2021 comme en 2022. En 2021, le gouvernement prévoit un total de 1.330.700 entrées en formation et de 1.276.000 en 2022, alimenté aussi par le plan #1jeune1solution.
Hausse de la part des bénéficiaires du RSA
Le gouvernement revendique un plan atteignant sa cible concernant les profils. En 2020, les bénéficiaires du RSA représentaient 23,9% des entrées en formation, contre près de 18% en 2019. 14,1% des entrées viennent d’habitants des quartiers prioritaires, 13,2% des zones de revitalisation rurale et 7,6% sont des personnes en situation de handicap. Ce dernier chiffre, en baisse, constitue un point d’attention pour le ministère du Travail.
Pour maximiser le taux d’emploi après la crise, le gouvernement met l’accent sur les entrées en formation dans les secteurs "prioritaires" car fortement créateurs d’emplois. Depuis 2017, les formations aux métiers du numérique ont augmenté de 70% ; et celles visant les métiers de la transition écologique, de 12%. En 2020, les formations aux métiers du sanitaire et du social ont régressé. Pour le gouvernement, leur relance est une "priorité", intégrée dans les pactes régionaux d’investissement dans les compétences ainsi que dans les formations de préparation opérationnelle à l’emploi.
Bilan dans un an
Le gouvernement espère que le plan d’investissement dans les compétences contribuera à endiguer la hausse du chômage, alors que les taux d’emploi des stagiaires six mois après la formation reculent (50,8% contre 57,6% avant la crise sanitaire). "Nous sommes très tributaires de la situation", a reconnu Carine Seiler, qui compte sur la reprise de l’économie et dit réfléchir à des "actions très ciblées" pour davantage orienter les demandeurs d’emploi vers les secteurs en tension.
Un bilan plus complet du programme sera réalisé "dans une petite année", a expliqué le ministère du Travail. "C’est à partir de là que l’on verra avec le président de la République les suites qui pourront être données" à un plan qui se veut plus qualitatif que les précédentes politiques publiques de formation.