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Finances publiques - Déficit public : la France quitte la zone rouge... malgré des dépenses locales en hausse

Le déficit public a reflué à 2,6% à la fin de 2017, la France se mettant ainsi en règle avec le maximum de 3% fixé par les traités européens, selon les derniers chiffres de l’Insee. Les recettes des administrations publiques locales ont une nouvelle fois été supérieures à leurs dépenses (+ 0,8 milliard d'euros). Des dépenses qui s'affichent en hausse. La reprise de l’investissement local y serait pour beaucoup.

On savait depuis mi-mars que le déficit public français, prévu initialement à 2,9% à la fin de 2017, serait, à cette échéance, nettement en dessous de 3% du PIB. Il se situerait "entre 2,7 et 2,8%", avait précisé le ministre de l'Economie. Le résultat est finalement encore meilleur, puisque le déficit public a atteint 2,6% l'an dernier, selon l'Insee. Par rapport à fin 2016, il a baissé de 0,8 point de PIB pour atteindre 59,3 milliards d'euros.
Profitant du regain de la croissance (2% l'an dernier), la France revient donc dans les clous budgétaires européens : depuis 2007, elle n'avait plus respecté la règle d'un déficit public de 3% maximum et se trouvait sous le coup d'une procédure pour déficit excessif.
Selon l'Insee, le retour dans le vert des comptes publics français a été permis principalement par l'amélioration du déficit de l'Etat (de 9,5 milliards d'euros par rapport à 2016) et de la Sécurité sociale (de 7,3 milliards d'euros). Les administrations de Sécurité sociale ont même dégagé un excédent de 5,1 milliards d'euros. Selon l'Insee, ces bons chiffres sont dus à "des recettes plus dynamiques".
Il y a un an, les administrations publiques locales étaient apparues comme les bons élèves des finances publiques, avec, à fin 2016, une capacité de financement de + 3 milliards d'euros. Cet excédent avait largement contribué à la réduction du déficit public de 0,2 point en 2016. L'Etat était à l'inverse pointé du doigt, du fait d'une augmentation de son déficit de 500 millions d'euros. Mais, à la fin de 2017, la capacité de financement des administrations publiques locales n'atteint plus que 0,8 milliard d'euros.

Bonne tenue des recettes de fiscalité locale

La principale raison est liée à la reprise de l'investissement des collectivités territoriales et intercommunalités, qui est intervenue après un recul historique en 2014 et 2015 et une nouvelle baisse, plus modérée, en 2016. En outre, les dépenses de fonctionnement du secteur public local ont été "plus dynamiques, notamment les rémunérations" des agents, note l'Insee.
L'accroissement des dépenses des collectivités territoriales a toutefois été compensé par une bonne tenue des recettes. La baisse de la dotation globale de fonctionnement de l’Etat (-2,4 milliards d'euros) a été "plus que compensée par la hausse des impôts", indique l'institut. Les recettes de taxe d'habitation, perçues par le bloc communal et les départements, se sont accrues de 0,5 milliard d'euros et celles des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), dont les départements sont les principaux bénéficiaires, ont bondi de 2,1 milliards d'euros.
D'après l'Insee, l'amélioration générale des comptes publics n'a toutefois pas permis de faire refluer la dette publique, qui continue à s'accumuler tant que les comptes publics sont dans le rouge. Cette dernière a atteint 97% du PIB contre 96,6% fin 2016. La dette publique locale a contribué à cette tendance, puisqu'elle a augmenté de 1,3 milliard d'euros en un an.

 

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