Décrochage : la part des "Neets" chez les jeunes repasse sous les 12%
Après la parenthèse de la crise sanitaire, la proportion de jeunes décrocheurs poursuit sa baisse engagée depuis plusieurs années pour se situer en dessous des 12%, selon une note de l'Insee publiée mardi. La France fait un peu mieux que la moyenne européenne mais reste loin de pays comme les Pays-Bas ou la Suède.
Au troisième trimestre 2022, la part des jeunes décrocheurs est de 11,6%, soit 0,7 point au-dessous de son niveau d’avant-crise (fin 2019), selon les données publiées par l’Insee, mardi 10 janvier.
Régulièrement au-dessus des 13 voire 14%, la part des Neet – c’est à-dire les jeunes de 15 à 29 ans "ni en emploi, ni en études, ni en formation", selon la nomenclature européenne – avait enregistré une première décrue en 2018 et 2019 avant de bondir de 3 points avec le premier confinement de 2020, atteignant un pic à 15,6%, puis de se replier nettement dès le troisième trimestre. Cette augmentation au moment de la crise sanitaire a été "exclusivement portée par la hausse du halo autour du chômage" (celui-ci comprend les inactifs qui ne remplissent pas les critères pour être comptabilisés comme chômeurs), explique l’Insee. "Rechercher un emploi et se rendre disponible étaient plus difficiles en raison des restrictions de déplacements pendant le premier confinement."
L’Insee donne aussi une photographie des Neets en 2021, année au cours de laquelle ils représentaient (hors Mayotte) 1,4 million de jeunes, soit 12,8% de leur classe d’âge, avec des situations diverses. 45% des Neet, soit 5,8% des jeunes de 15 à 29 ans, sont au chômage, 24% appartiennent au halo du chômage et 31% déclarent qu’ils ne souhaitent pas travailler.
Les femmes plus nombreuses après 24 ans
La proportion de Neet varie fortement en fonction de la classe d’âge : elle est d’environ 1% à 15 ans (sachant que l’instruction est obligatoire jusqu’à 16 ans) et augmente fortement à 16,5% pour les jeunes de 21 ans "avec les premières sorties de formation initiale, notamment de jeunes peu ou pas diplômés". La progression ralentit ensuite jusqu’à 18,3% à 24 ans. À noter aussi qu’entre 15 et 24 ans, les hommes sont plus nombreux que les femmes parmi les Neet. La situation s’inverse ensuite. "Moins souvent au chômage que les hommes, les femmes à ces âges sont en revanche plus nombreuses à s’éloigner du marché du travail ; elles sont plus souvent inactives, notamment du fait des maternités et congés parentaux", analyse l’Insee.
Plus globalement, 46,5% des jeunes de 15 à 29 ans, occupent un emploi, 38,1% poursuivent leurs études initiales sans cumuler avec un emploi et 2,6% ont repris leurs études après une interruption ou suivent d’autres formations comme le permis de conduire, le Bafa, etc. 52,4% des jeunes sont considérés comme "actifs", c’est-à-dire soit en emploi soit au chômage. Le taux de chômage des jeunes Français s’établit à 11%.
En 2021, la part de Neet en France se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne (13,1%). C’est aux Pays-Bas et en Suède qu’elle est la plus faible, avec un taux respectivement de 5,5% et 6%. À l’opposé, elle atteint son maximum en Italie avec 23,1%.