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Environnement - Déchets électriques et électroniques : les collectes de proximité suscitent l'engouement

Le 4 février, Eco-systèmes, l'un des éco-organismes de la filière de recyclage de déchets électriques et électroniques, a dressé le bilan de l'année passée et ses priorités en vue de franchir d'ici la fin 2016 la barre des dix kilogrammes de DEEE collectés et recyclés par habitant.

"Le bilan 2015 est bon", a estimé le président d'Eco-systèmes, Alain Grimm-Hecker, lors d'un point presse le 4 février. "Nous avons collecté et recyclé 460.000 tonnes de DEEE, ce qui représente l'équivalent de 9 kg par habitant, contre 7,4 kg en 2014", a appuyé son directeur général, Christian Brabant. Par rapport à l'an dernier, 90.000 tonnes supplémentaires ont été valorisées. Une progression liée au développement de nouveaux canaux de collecte, via les entreprises de recyclage avec qui l'éco-organisme contractualise depuis un peu plus d'un an, mais aussi au développement des canaux dits "historiques". C'est-à-dire la collecte via la distribution, via les collectivités locales ou via le secteur de l'économie sociale.

Veiller au grain

Après un léger tassement, la première voie de collecte évoquée - la distribution - redresse la barre et progresse de quelques points. Dans une étude fraîchement publiée (voir notre article dans l'édition du 29 janvier 2016), l'UFC-Que Choisir a déploré une communication insuffisante et la mauvaise volonté des distributeurs pour collecter plus de petits appareils en mélange. L'éco-organisme reconnaît que des failles existent dans ce système de reprise en magasin, avec ou sans achat (reprise "1 pour 1", ou "1 pour 0"). "Mais nous mettons tout en œuvre pour développer les bornes de collecte en magasin pour la reprise 1 pour 0, avec l'installation aujourd'hui en France de 5.800 points de collecte. On reste vigilant sur la visibilité de ces bornes et leur propreté", assure Christian Brabant.

A l'horizon 2019

Quant aux collectivités, elles restent le moteur de la collecte des DEEE et représentent près de 60% des volumes collectés. Les tonnages collectés y ont crû de 7% dans l'année. Donc pas d'érosion constatée sur ce versant-là. "Reste qu'il ne faut pas lâcher prise si on veut atteindre 65% de collecte en 2019, soit 14 kg/hab contre 9 kg aujourd'hui", tempère Christian Brabant. En ligne de mire perdure l'idée de réduire les écarts de volumes de collecte observés selon les territoires. Bonnes en milieu rural, les performances sont moins au rendez-vous en milieu semi-urbain et surtout urbain.

Collectes de proximité

D'où le projet d'accélérer la collecte en zone urbaine dense. Un procédé rôdé : des opérations pilotes ont d'abord été menées dans une vingtaine de collectivités pour montrer la reproductibilité de ces collectes de proximité. Lancées en 2013 dans le 11e  arrondissement de Paris avec Emmaüs France, elles prennent leur envol depuis 2015. Sur un format type : elles ont lieu le samedi, durent quelques heures et mobilisent du personnel mis à disposition par l'éco-organisme pour informer, orienter les habitants. Depuis, près de 300 opérations du même type ont été menées au cœur des villes. A Lyon, à Bron (une commune de sa métropole), à Toulouse et dans des villes du département des Hauts-de-Seine. "Et cela démarre dans des villes de Seine-Saint-Denis", annonce Guillaume Duparay, directeur collecte et relations institutionnelles chez Eco-systèmes. "Nous ciblons des zones où les déchèteries sont peu nombreuses", ajoute Christian Brabant. Les collectivités sont généralement satisfaites du résultat. "Cela permet de capter des flux dispersés et des DEEE souvent stockés en quantité chez les particuliers. Nous ne facturons pas l'opération, pour la collectivité c'est gratuit. Mais nous avons besoin de 40 mètres carrés de voirie et des autorisations nécessaires pour s'installer. Or elles sont parfois difficiles à obtenir", conclut Guillaume Duparay.