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Environnement - Déchets d'équipements électriques et électroniques : l'UFC-Que Choisir dénonce un recyclage insuffisant

Alors que les ménages financent la gestion des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) à hauteur de 180 millions d'euros par an, seuls 38% de ces déchets ont été collectés en 2014, ce qui limite leur recyclage réel à 30% (soit 6 kilos par habitant), affirme l'UFC-Que Choisir dans une étude publiée le 27 janvier. Or, les difficultés de recyclage ont un impact économique et environnemental, rappelle l'organisme, les DEEE non recyclés constituant des ressources gaspillées et un danger sanitaire et écologique potentiel.
L'association de défense des consommateurs pointe "le goulot d'étranglement de la filière de recyclage". "Si la filière des DEEE s'enorgueillit d'un taux de recyclage de presque 80%, c'est vite oublier que ce chiffre repose sur les seuls déchets collectés et non le total jeté par les ménages", affirme-t-elle. Parmi les deux principaux acteurs de la collecte, les déchetteries et la grande distribution, cette dernière est à la traîne, souligne l'UFC-Que Choisir. "En 2014, les collectivités restent le moteur de la collecte des DEEE. Elles représentent plus des deux tiers des DEEE collectés (337.700 tonnes soit 68,2%)", indique-t-elle. Elles devancent largement le secteur de la distribution (22,9%) ou les structures de l'économie sociale et solidaire (5%). "Alors que les points de collecte en magasin ont augmenté de 24% entre 2010 et 2014, le volume récupéré a quant à lui baissé de 3,6% sur la même période", note l'étude. L'UFC-Que Choisir estime que la distribution, qui est soumise à une obligation de reprise des DEEE, fait preuve d'"une application sélective des dispositions légales". Alors que la loi oblige les distributeurs à reprendre les gros équipements usagés lors de l'achat d'un nouveau produit (principe de la reprise "1 pour 1"), seuls 67% des ménages ayant acquis en magasin du gros électroménager se sont vu proposer une reprise gratuite de leur ancien équipement (et 53% en cas d'achat sur Internet), selon l'enquête. Dans le cas du petit électroménager (fer à repasser, perceuse, téléphones, etc.), les taux de reprise à l'achat d'un nouveau produit en magasin tombent à 27% (et 4% sur Internet). En outre, les distributeurs ont, sous condition de surface de vente, une obligation de reprise même sans achat (reprise "1 pour 0") pour les petits appareils. "Bien respectée quand un meuble de collecte est présent en magasin, cette obligation tourne à la loterie en son absence", souligne l'association. Elle a effectué une enquête client-mystère portant sur 170 magasins qui a révélé que les consommateurs sont confrontés à un refus de reprise quand ils en font la demande dans près d’un cas sur deux (43%). Plus largement, l'association pointe une "défaillance à tous les niveaux s'agissant de l'information des consommateurs sur les modalités de reprise.
Dans un communiqué, elle appelle la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal à "simplifier le dispositif de reprise" des petits DEEE, en imposant l'installation d'un meuble de collecte dans tous les magasins d'au moins 400 m2, et à obliger les sites de vente en ligne à informer les consommateurs des points de collecte proches de chez eux lors d'un achat. L'association ajoute qu'elle saisit la Direction générale de la prévention des risques pour obtenir "le renforcement des contrôles et sanctions des distributeurs ne respectant pas les obligations de collecte des DEEE, et la publication des résultats afin de mobiliser plus fortement les acteurs de la distribution".
 

 

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