Décentralisation : pas question de supprimer un niveau de collectivités, assure Eric Woerth
La mission sur la décentralisation confiée par Emmanuel Macron au député Renaissance Eric Woerth ne vise pas à supprimer un niveau de collectivités, a assuré l'élu à l'occasion des deuxièmes "rencontres de Saint-Denis".
Le sujet a été l'un de ceux abordés lors de cette nouvelle réunion entre les chefs de parti et le chef de l'Etat. "C'était un tour de table intéressant", qui a montré une "convergence sur le fait qu'on ne pouvait pas en rester là" en matière de décentralisation, a dit Eric Woerth à l'AFP. "J'ai clarifié les choses en disant que c'était une mission qui devait aboutir à des propositions de plus de décentralisation, mais aussi de plus de responsabilités de ceux qui exercent les compétences, plus de clarté" et "plus de simplicité dans les normes", a indiqué l'ancien ministre.
L'éventuelle inquiétude de certaines collectivités se craignant menacées, en particulier les départements, relève du "malentendu" selon le député : "Ils ont compris qu'on voulait supprimer une strate, retirer une strate du millefeuille", mais "le millefeuille, il est comme ça et moi je souhaite des conclusions pragmatiques". Lors des Assises des départements il y a une semaine, le sujet avait en effet été évoqué par certains élus départementaux, sans toutefois être prise très au sérieux. Il est vrai que dans la lettre de mission, Emmanuel Macron invitait le député à se pencher sur "la simplification de l'organisation territoriale, en vue de réduire le nombre de strates décentralisées aujourd'hui trop nombreuses". Le président de l'Association des maires de France (AMF), qui avait échangé avec Eric Woerth début novembre, avait eu l'assurance que celui-ci "ne travaillera pas sur le nombre de strates".
"On ne va pas supprimer les communes, on ne va pas supprimer les intercommunalités, ni les départements, ni les régions, sinon on crée des guerres internes et locales extraordinaires qui empêcheront toute réforme", confirme aujourd'hui le député.
Ses propositions viseront à "fonder des évolutions législatives voire constitutionnelles" pour aller "vers des objectifs de clarification des compétences, des responsabilités, de simplification de la norme, de territorialisation, de conditions d'exercice des mandats, et aussi, bien sûr, de moyens". Sa mission devrait aboutir "au début du mois de mai" prochain à des propositions de pistes de réformes.
D'ici là, Eric Woerth a prévu de rencontrer tous les chefs de partis, y compris ceux qui ont décliné cette deuxième édition des "rencontres de Saint-Denis". Il a indiqué qu'il verrait aussi les présidents de groupe à l'Assemblée et au Sénat, et les responsables des associations d'élus. "On va y contribuer, c'est une chance à saisir", avait fait savoir le président de l'AMF, tout en espérant qu'il ne s'agira pas simplement d'un "rapport de plus".