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Energie - Débat national sur la transition énergétique : les scénarios attendus en février

"Entre maintenant et le mois de février, vont être produits tous les scénarios qui seront mis en débat, qui seront discutés notamment dans des conférences régionales de l'énergie", a déclaré Delphine Batho lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat le 15 novembre. Le débat national sur la transition énergétique qui devait débuter le 20 novembre sera décalé de "quelques jours" à la demande de l'Association des maires de France, a précisé la ministre de l'Ecologie, qui a tenu à souligner que le comité de pilotage chargé d'animer le débat "doit être garant de la pluralité des points de vue". La mise en place de ce comité de pilotage, réunissant l'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon, l'ex-directeur de Greenpeace Bruno Rebelle, le climatologue Jean Jouzel, la directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) Laurence Tubiana et Pascal Colombani, ancien administrateur général (2000 à 2002) du Commissariat à l'énergie atomique, a en effet été vivement critiquée par les associations écologistes.
Après Greenpeace en début de semaine, les Amis de la Terre ont décidé le 15 novembre de boycotter le débat. "La première des raisons qui fonde notre décision est la désignation, sans aucune concertation, des membres du comité de pilotage de ce débat", écrit l'ONG dans un communiqué. "Sur les cinq personnalités désignées, deux ont été parmi les principaux promoteurs du nucléaire en France et dans le monde" et "en contrepartie, aucune place n'a été faite à des représentants actuels de la société civile et des alternatives énergétiques", expliquent Les Amis de la Terre. D'autres ONG, dont France Nature Environnement et la Fondation Nicolas-Hulot, ont également fait part de leur mécontentement sur la composition du comité de pilotage, qui devrait être présidé par Delphine Batho. Les ONG réclament une ouverture du comité à d'autres filières de l'énergie (renouvelables, efficacité énergétique) et que la présidence ne revienne pas forcément à la ministre. Au-delà de ce comité, Les Amis de la Terre dénoncent "le flou" qui entoure l'organisation du débat et notamment la manière d'y associer les citoyens.
Devant les sénateurs, la ministre a tenu à rappeler la philosophie du débat et les conditions de son déroulement. "Le grand débat sur la transition énergétique doit d'abord être un débat citoyen, populaire, dans lequel chaque Français va pouvoir donner son avis sur les grands choix que va devoir faire la nation en matière d'énergie, qui sont des choix stratégiques pour notre économie, pour notre industrie, pour nos objectifs environnementaux", a-t-elle déclaré. "Ce débat doit nous permettre d'atteindre l'objectif fixé par le président de la République à l'horizon 2025 et le facteur 4 en 2050", a-t-elle rappelé. Pour mémoire, François Hollande entend faire passer la part de nucléaire dans la production électrique française de 75% à 50% en 2025 et la France a comme objectif de réduire de 75% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050.
Outre le comité de pilotage, "qui sera le garant des règles du débat", "il y aura un parlement du débat, qui sera basé sur la gouvernance à 5 plus 1, les corps intermédiaires, les représentants des syndicats, des entreprises, des ONG environnementales, des consommateurs, des élus locaux et des parlementaires", a ajouté la ministre. Il y aura, en plus, un "comité de liaison avec les associations d'élus pour organiser les débats décentralisés qui commenceront à partir de février prochain", a-t-elle encore précisé. Le débat doit produire des recommandations qui déboucheront sur une loi de programmation pour la transition énergétique, attendue avant l'été.