Dark stores : France urbaine demande à l'Etat de relancer le débat
Les maires des grandes villes restent inquiets de l'essor des dark stores. Ces entrepôts, qui permettent une livraison express des clients à partir de commandes en ligne, se multiplient depuis la crise du Covid. La France en compterait actuellement 150, dont les trois quarts sont installés en Ile-de-France. Dans un courrier transmis à Bercy le 1er juin 2022 et rendu public le 12 juin, France urbaine sollicite le gouvernement et demande que le débat initié dans le cadre des Assises du commerce soit relancé. L'association sollicite notamment l'aide du gouvernement en matière technique et juridique pour permettre aux territoires de mieux réguler et encadrer ces activités, par l'intermédiaire des plans locaux d'urbanisme (PLU). "Il s'agit notamment d'actualiser le décret du 10 novembre 2016 recensant les différentes destinations et sous-destinations et qui n'intégrait pas les entrepôts et activités de type dark stores et dark kitchens", détaille France urbaine.
Pour le moment, un guide technique destiné aux collectivités (voir notre article du 22 mars 2022) confirme la qualification des dark stores en entrepôts, "sans toutefois lever certaines ambiguïtés qui permettent aux opérateurs de passer outre les prescriptions des documents d'urbanisme", souligne France urbaine. Ces opérateurs se qualifient souvent de commerces pour échapper aux obligations, sans effectuer la déclaration de changement de destination de leur local de commerce en entrepôt, pourtant nécessaire. Autres questions posées par ces commerces d'un nouveau genre : l'information à donner au consommateur sur son acte d'achat en ligne (empreinte carbone du clic d'achat, coût réel de la livraison, choix entre les modes de livraison, soutien aux points-relais), l'équité fiscale entre les opérateurs physiques et digitaux du commerce et les conditions sociales proposées par les employeurs et leur impact sur la précarité des livreurs.