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Politique régionale - Craintes sur le futur budget des fonds structurels

Dans une lettre adressée à José Manuel Barroso, le 18 décembre, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, rejoints par les Pays-Bas et la Finlande, demandent à ce que le futur budget européen 2014-2020 n'augmente pas plus que l'inflation. Les milieux européens interprètent cette alliance entre les trois premiers contributeurs comme un pacte de solidarité : la France et l'Allemagne préserveraient le maintien des aides agricoles tandis que le Royaume-Uni conserverait le rabais sur sa contribution nationale. Les pays de l'Est dénoncent la conséquence de cette entente, à savoir la baisse de l'enveloppe des fonds structurels qui bénéficient majoritairement aux régions défavorisées de l'Est. Cet appel peut être à double tranchant pour la France, qui bénéficie pour la période actuelle de 14,318 milliards d'euros, dont plusieurs milliards à destination des DOM au titre de l'objectif de convergence.
La Commission a indiqué, via sa porte-parole Pia Ahrenkilde : "Il s'agit d'une position préliminaire de cinq Etats membres, il en reste vingt-deux." Et a précisé qu'il fallait d'abord identifier les priorités de l'Union avant de débattre des chiffres. La proposition sur les perspectives financières pour 2014-2020 devrait être présentée en juin 2011. "La dépense publique européenne ne peut s'exonérer des efforts considérables des Etats membres visant à maîtriser leurs dépenses publiques", justifient les dirigeants des cinq Etats signataires. "L'enjeu des prochaines années ne sera pas pour l'Union européenne de dépenser plus mais de mieux dépenser", poursuit le courrier, dans la lignée du rapport Lequillier de mai 2010.
Cette lettre intervient dans un climat de contestation de l'utilisation des fonds structurels. L'enquête très critique publiée par le Financial Times début décembre avait amené les régions européennes à monter au créneau pour défendre cette politique (voir ci-contre nos articles des 6 et 13 décembre 2010).