Covid : le protocole de traçage à l'école va être "réajusté"
Le ministre de l'Éducation a annoncé que le protocole de traçage allait être "réajusté" afin de limiter les fermetures de classe à l'école primaire, dans un contexte de hausse des contaminations des élèves par le Covid.
Pas de passage au niveau 3 du protocole sanitaire mais un réajustement du protocole de traçage à l'école primaire, telles sont les principales annonces de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, à l'occasion d'une conférence de presse commune avec le ministre de la Santé, Olivier Véran, tenue le 25 novembre 2021.
Lors de son intervention, Jean-Michel Blanquer a confirmé que "l'évolution de l'épidémie [de Covid] concerne évidemment l'école comme le reste de la société". 8.500 classes étaient ainsi fermées au 24 novembre, contre 4.100 cinq jours plus tôt, pour un total d'environ 180.000 familles concernées, quasi exclusivement à l'école primaire.
Garder l'école ouverte
Face à ce chiffre – à comparer aux 12.000 classes fermées au pic de l'année scolaire 2020-2021 –, le ministre de l'Éducation nationale a donc annoncé que le protocole sanitaire allait "être réajusté", tout en gardant "la boussole, l'objectif" de garder l'école ouverte.
En pratique, le protocole de niveau 2 en métropole demeure en vigueur. En revanche le protocole de traçage, destiné à identifier les cas d'infection et les cas contacts, va évoluer. Aujourd'hui, a rappelé le ministre, si un cas de Covid survient au collège et au lycée, les élèves justifiant d'une vaccination complète – c'est le cas pour 75% des élèves de 12-17 ans – poursuivent les cours dans les établissements, tandis que les cas contacts non vaccinés passent à l'enseignement à distance pour une durée de sept jours. "Avec le protocole actuel, le secondaire peut tout à fait traverser cette cinquième vague", a affirmé Jean-Michel Blanquer.
La règle est actuellement différente à l'école primaire, où un cas de Covid dans une classe entraîne la fermeture de cette classe. Or une expérimentation a été lancée début octobre dans dix départements pour tester un dispositif "plus adapté". Le principe : lorsqu'un élève est positif, tous les élèves de la classe sont testés à leur tour et seuls les positifs restent à la maison. Ce dispositif, dont les résultats complets seront communiqués le 3 décembre, "montre sa pertinence", s'est réjoui le ministre.
Dépistage systématique
Un nouveau dispositif sera donc mis en place à partir de la semaine du 29 novembre, et ce en accord avec les associations d'élus locaux, a encore précisé Jean-Michel Blanquer. Désormais, il n'y aura plus de fermeture systématique de classe dès le premier cas de Covid en primaire mais un dépistage systématique de toute la classe. Seuls les élèves présentant un test négatif pourront alors se présenter en classe. Le ministre a ajouté que ces tests pourront être réalisés par les responsables légaux dans une pharmacie, un laboratoire ou toute structure habilitée à réaliser des tests, y compris auprès d'un laboratoire présent au sein de l'école. Il s'agit pour le ministre d'"une mesure de souplesse".
L'entrée en vigueur de ce nouveau protocole de traçage se fera "de manière différenciée selon les lieux, et la mobilisation des structures adaptées". Jean-Michel Blanquer pointant à cet égard le fait que, "selon les départements on a constaté des réalités différentes, notamment dans la capacité de réactivité des laboratoires ou différentes structures concernées". Communes mais aussi directeurs d'école seront informés des modalités. Ces tests seront gratuits pour tous les enfants.
Le ministre de l'Éducation nationale a ajouté au sujet des tests et de leur déploiement au sein des écoles qu'il allait continuer à être "volontariste". Il a reconnu qu'avec environ 200.000 tests actuellement pratiqués chaque semaine, on était loin de l'objectif de 600.000 correspondant à la capacité effective disponible depuis la rentrée de 2021. Et le ministre d'invoquer "des limites, par exemple dans le volontariat des parents".
Conforme aux souhaits des élus
Enfin, interrogé sur la vaccination des enfants, qui devrait être possible en début d'année 2022, Jean-Michel Blanquer a précisé qu'elle resterait facultative et qu'à ce jour aucune campagne de vaccination à l'école n'était prévue.
Les mesures annoncées par le gouvernement vont dans le sens de la volonté des élus locaux. Le 24 novembre, France urbaine invitait Jean-Michel Blanquer à "étendre l’expérimentation menée dans dix départements consistant à tester tous les élèves d’une classe si un cas positif est décelé et à n’isoler que les enfants contaminés et ceux ayant refusé d’être testés". Ce 25 novembre, l’Association des maires de France (AMF) insistait pour sa part "sur la nécessité d’une anticipation renforcée des mesures prises par l’Éducation nationale et souhait[ait] que soient privilégiés le renforcement des mesures de dépistage et l’aération des locaux dans les écoles pour éviter les fermetures systématiques de classe et lutter contre l’accroissement de la fracture éducative". Elle demandait en outre que les nouvelles mesures soient "mises en place avec un délai raisonnable et une capacité d’adaptation aux réalités locales". Sur ces points, l'AMF estime avoir été entendue.