Une prime exceptionnelle de 1.500 euros pour 5.000 entrepreneurs des quartiers prioritaires de la ville
Une prime exceptionnelle de 1.500 euros va être attribuée à 5.000 entrepreneurs installés dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV), a annoncé mercredi 28 octobre 2020 le ministère de la Ville, afin de faire face aux conséquences de la crise du Covid. La situation pour certains entrepreneurs des QPV est "extrêmement fragile, alors qu'ils ont un accès plus difficile aux financements et aux crédits bancaires", écrit Nadia Hai, ministre de la Ville, dans un communiqué. En effet, selon une étude de juin 2020 de BpiFrance, 32% des entrepreneurs en QPV rencontrent des difficultés d'accès aux services bancaires. "Seuls 22% des habitants des quartiers ont obtenu un crédit bancaire", selon cette étude, or "ce chiffre est de 29% sur le reste du territoire, ce qui représente une différence statistique élevée". Il existe en France un peu plus de 1.500 quartiers prioritaires, dans lesquels 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
La prime exceptionnelle doit donc permettre à 5.000 entrepreneurs, sans salariés et dont l'entreprise a été créée avant le 15 mars 2020, d'abonder leurs fonds propres "pour éviter les cessations d'activités massives dans les QPV dans les prochains mois". Cela représente un engagement de 7,5 millions d’euros de la part du ministère de la Ville qui a lancé, le jour même un appel à manifestation d’intérêt ouvert aux réseaux d’accompagnement et de financement de la création d’entreprise.
Pour rappel, le gouvernement a mis en place des dispositifs spécifiques pour l’emploi dans les QPV. Le nombre de parcours emploi compétences (PEC) sera doublé avec une hausse de leur taux moyen de cofinancement par l’État à hauteur de 80%. La semaine dernière, le dispositif des emplois francs a été prolongé et renforcé avec un bonus exceptionnel pour l’embauche des jeunes portant l’aide à 7.000 euros la première année pour un CDI. Le plan "un jeune, une solution" prévoit des mesures liées à l’apprentissage. Une aide pour la première année du contrat de 5.000 euros pour les mineurs et de 8.000 euros pour les majeurs pour tout contrat conclu entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 sera allouée. Une aide aux contrats de professionnalisation, de 5.000 euros pour la première année du contrat pour les mineurs et de 8.000 euros pour les majeurs de moins de 30 ans pour tout contrat conclu entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 est également prévue. Enfin 10 millions d’euros supplémentaires seront affectés pour le financement des postes d’adultes relais, dispositif alliant médiation sociale et formation professionnelle et soutenu par l’État à hauteur de 20.000 euros par an et par poste.
La crise économique et sociale risque d’avoir des conséquences graves dans ces quartiers, où le taux de chômage est déjà deux fois et demie supérieur à la moyenne nationale.