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Covid-19 : pas de nouvelles mesures... sauf peut-être dans 42 départements

Un appel "au sens des responsabilités" face à une "dégradation manifeste", mais pas de nouvelles restrictions nationales. Pour tenter d'enrayer un rebond de l'épidémie de Covid-19, le gouvernement privilégie des mesures prises localement. Notamment dans les 42 départements désormais classés en rouge.

C'est finalement à 17h30, par la voix du Premier ministre, qu'ont été communiquées ce vendredi 11 septembre les décisions prises à la suite du Conseil de défense consacré à l'épidémie de covid-19. Et ce ne sont finalement pas de nouvelles interdictions ou restrictions qui ont été annoncées. Alors que le Conseil scientifique avait indiqué mercredi que le gouvernement devrait "prendre des mesures difficiles", Jean Castex a surtout lancé un appel à la responsabilité collective pour "vivre avec le virus" et éviter un nouveau "confinement généralisé".  Ceci, dans un contexte de "dégradation manifeste" de la situation, que ce soit sur le "taux d'incidence" (72 cas pour 100.000 personnes), le taux de personnes testées positives ou, "pour la première fois" depuis plusieurs mois, la "hausse sensible du nombre de personnes hospitalisées". Ces hospitalisations témoignent du fait que "le virus n'a pas baissé en intensité", a-t-il insisté.

Près de 10.000 cas (9.843) été enregistrés en 24 heures, selon les données rendues publiques jeudi soir. Même si le virus circule actuellement beaucoup chez les jeunes, il n'y a "pas de ligne Maginot", il "finit inévitablement par toucher les personnes vulnérables", a déclaré le Premier ministre. Une augmentation du nombre de personnes infectées entraînera une hausse des hospitalisations et des admissions en réanimation, avec quelques semaines de décalage. "Les niveaux d'hospitalisation et d'admission en réanimation sont encore modérés en comparaison de la période mars-avril mais le risque de diffusion du virus vers des populations plus âgées pourrait impliquer une plus forte augmentation (...) dans les semaines à venir", a ainsi mis en garde publique France.
D'où un énième rappel par le gouvernement du caractère déterminant des "gestes barrière" – respect de la distanciation physique, port du masque… -, après les "relâchements" observés pendant la période estivale. Et un appel à "la plus grande prudence" au quotidien des personnes âgées.

Le "deuxième pilier" : "dépister massivement".  Or avec actuellement plus de 1 million de tests par semaine, les temps d'attente sont "trop importants", a reconnu le chef du gouvernement. D'où la décision de "renforcer les circuits dédiés aux personnes prioritaires" (personnes symptomatiques, personnes ayant été en "contact rapproché" avec une personne positive, soignants ou "assimilés" dont les personnels d'Ehpad) : créneaux horaires réservés, "tentes dédiées notamment dans les grandes villes"…
En outre, 2.000 personnes supplémentaires vont être recrutées à l'Assurance maladie et dans les Agences régionales de santé (ARS) pour renforcer les équipes traçage des contacts de personnes infectées.
Enfin, la durée d'isolement sera ramenée de 14 à 7 jours pour les cas positifs et leurs contacts, tel que recommandé par pragmatisme par le Conseil scientifique. Cet isolement devra être "respecté par chacun" et "donnera lieu à des contrôles", a précisé Jean Castex.

Le Conseil de défense "a porté à 42 le nombre de départements classés rouges, c'est-à-dire à circulation dite active du virus" (contre 28 actuellement), a-t-il fait savoir, en rappelant que ce classement "permet au préfet, en lien avec les autorités sanitaires et les élus locaux, de déclencher des mesures supplémentaires de réduction des risques, notamment sur le port du masque, les rassemblements sur l'espace public, les grands événements ou les horaires d'ouverture de certains commerces". Autrement dit, l'essentiel des mesures "ne doivent pas se décider depuis Paris dans l'idée de s'appliquer partout au même moment et de la même manière". Et l'on peut donc attendre une nouvelle vague d'arrêtés préfectoraux dans les jours à venir.
Le Premier ministre a mis en exergue les cas des métropoles de Marseille et Bordeaux, ainsi que de la Guadeloupe, où l'on constate "une évolution préoccupante des contaminations", notamment chez les plus à risques. Il a de ce fait "demandé aux préfets concernés de [lui] proposer d'ici lundi de nouvelles mesures complémentaires".

Le Covid reconnu automatiquement comme maladie professionnelle pour certains personnels de santé et médico-sociaux

Le Covid-19 sera automatiquement reconnu comme maladie professionnelle pour les soignants touchés par le virus et ayant eu besoin d'un apport d'oxygène, les autres soignants et les non-soignants devant passer par un comité de deux médecins, selon le ministère de la Santé.

La parution d'un décret sur ce sujet est "imminente", a appris l'AFP ce 11 septembre auprès des services du ministre de la Santé, Olivier Véran.
La reconnaissance sera automatique pour les soignants, hospitaliers et de ville, et pour les intervenants auprès des personnes vulnérables, à domicile ou en Ehpad, à une condition : ils doivent avoir contracté une forme sévère de la maladie, c'est-à-dire ayant bénéficié d'oxygénothérapie.
Cette reconnaissance permettra une prise en charge à 100% des frais médicaux mais aussi de recevoir une indemnité en cas d'incapacité temporaire ou permanente. En cas de décès, les ayants droit peuvent également percevoir une rente.
L'ensemble des non-soignants qui ont reçu un apport d'oxygène, de même que les soignants qui ont contracté le virus mais n'ont pas eu besoin d'oxygénothérapie, devront passer par un comité national d'experts indépendants, composé d'un médecin conseil de la Caisse d'assurance maladie et d'un praticien hospitalier ou d'un médecin du travail, a précisé le ministère. Ce comité dit de reconnaissance de maladie professionnelle se chargera de définir s'il existe bien un lien entre la pathologie et le travail. Une enquête pourra avoir lieu sur le lieu de travail du malade. Les non-soignants n'ayant pas eu un apport d'oxygène devront passer par un médecin conseil de la caisse d'assurance maladie pour définir si leurs séquelles présentent bien une certaine forme de gravité, avant de pouvoir présenter leur cas devant le comité. Dernière étape: une fois la maladie reconnue comme maladie professionnelle, un médecin conseil fixera le montant de l'indemnisation.
Olivier Véran avait déjà annoncé en avril que la pathologie due au nouveau coronavirus serait reconnue de façon automatique comme maladie professionnelle pour les soignants mais pas pour les autres catégories de travailleurs, qui devront se soumettre aux procédures classiques. Cette restriction avait soulevée des critiques, notamment de la CFDT, de FO, la CFE-CGC, l'Unsa Fonction publique, qui demandaient que le Covid-19 soit reconnu comme maladie professionnelle pour tous les travailleurs concernés, et pas seulement pour les soignants, du personnel de sécurité aux employés du commerce en passant par les travailleurs des services funéraires.

AFP

 

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