Conférence des villes - Contrats de transition écologique : Sébastien Lecornu précise la doctrine du gouvernement
Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a précisé lors de la Conférence des villes le 20 septembre la doctrine que le gouvernement entend mettre en œuvre à travers les prochains contrats de transition écologique destinés à accompagner les collectivités dans leurs projets.
A quoi ressembleront les prochains contrats de transition écologique destinés à accompagner les projets des collectivités en la matière ? Sébastien Lecornu a esquissé leur physionomie lors de la 17e Conférence des villes organisée par France urbaine le 20 septembre. Ils devront reposer sur "un principe de co-construction pour que chacun y trouve son intérêt", a affirmé le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. Pour l’ancien maire de Vernon (2014-2015) et président du conseil départemental de l’Eure, il faut "tourner le dos à l’approche centralisatrice traditionnelle" et "arrêter avec les costumes de prêt-à-porter pour confectionner ensemble un costume sur mesure qui sied aux territoires". Autrement dit, "passer du cadre des appels à projets à une logique de contrats avec des objectifs et des moyens fléchés dans le temps".
"Il y a des spécificités des territoires, il faut en tenir compte et écouter leurs stratégies", a défendu Sébastien Lecornu. Mais il est aussi nécessaire de s’inscrire dans "une logique de résultats" et d'"entrer dans une phase d’évaluation des plans climat territoriaux afin de mesurer leur action", a poursuivi le secrétaire d’Etat. Il a annoncé vouloir demander à un parlementaire en mission une action en ce sens.
Territoires de "désolation industrielle" ou "en avance"
Les futurs contrats de transition écologique concerneront "des territoires qui connaissent la désolation industrielle ou vont nécessiter un accompagnement social de la transition énergétique", a expliqué Sébastien Lecornu. Ce sont par exemple les endroits où se trouvent les quatre dernières centrales à charbon promises à la fermeture par le gouvernement d'ici 2022 ou ceux qui seront touchés par l’arrêt de l’exploitation des hydrocarbures. Mais les contrats viseront aussi des "territoires qui ont pris de l’avance" dans leur transition écologique, a-t-il ajouté. Dans tous les cas, il faudra veiller à un équilibre rural-urbain et métropole-outre mer, a-t-il souligné.
L'Etat fournira aux porteurs de projets un soutien politique, technique, financier (avec des crédits provenant notamment du grand plan d'investissement du gouvernement) et, pour ne pas multiplier les interlocuteurs, les préfets devront jouer un rôle de "guichet unique". La Caisse des Dépôts sera aussi appelée à accompagner les projets. Sébastien Lecornu envisage également "que les procédures environnementales soient peut-être simplifiées" sur les territoires dès lors qu’il y aura un contrat avec l’Etat où "on va s’obliger à un résultat mutuel".
Les EPCI en première ligne
Les futurs contrats seront noués au niveau des établissements publics de coopération intercommunale (communautés de communes ou d'agglomération, métropoles) avec la possibilité pour les régions ou départements de s'y joindre. "Au moment de la négociation du contrat on va mettre le monde économique autour de la table" car "l'objectif, c'est quand même de créer de l'emploi", a aussi souligné Sébastien Lecornu. Les chambres consulaires seront ainsi associées à l’élaboration du contrat, a-t-il affirmé. Le monde de l’éducation le sera aussi.
En termes de calendrier, la doctrine sera arrêtée lors de la prochaine Conférence des territoires en décembre prochain. L’objectif est de lancer les premiers contrats "dès début 2018".
Lors d’une table-ronde sur les compétences en matière de transition énergétique, les élus de France urbaine ont accueilli plutôt favorablement les propositions du secrétaire d’Etat. "C’est mieux de signer des contrats sur des objectifs précis, cela va dans le sens de la dynamique des territoires à condition que le préfet coordonne ses troupes, a réagi Dominique Gros, maire de Metz. Pour changer de braquet, nous avons aussi besoin de moyens spécifiques fléchés et territorialisés."