Construction durable : les acteurs locaux cimentent leur réseau
Formalisé lors du septième congrès national du bâtiment durable qui s'est tenu les 17 et 18 octobre, le rapprochement entre deux réseaux de professionnels et acteurs locaux investis dans l'amélioration de la qualité environnementale du bâtiment doit contribuer à faciliter les synergies et à faire remonter la voix des territoires.
L'heure est à la réunion des forces dans le secteur de la construction durable. Lors du septième congrès du bâtiment durable qui s'est tenu à Lyon les 17 et 18 octobre, la création d'un réseau unique des centres de ressources et clusters régionaux - baptisé "Réseau Bâtiment durable" - a été actée par les deux structures qui vont les piloter au niveau national à savoir l'Ademe et l'équipe du plan Bâtiment durable (PBD), qui agit de longue date comme une boîte à idées à l'égard des pouvoirs publics et de la filière.
Les deux animaient déjà leurs propres réseaux d'acteurs locaux. D'un côté l'Ademe avec le réseau Bâti Environnement Espace Pro (Beep), qui rassemble depuis dix ans des centres de ressources dédiés à la qualité environnementale du bâtiment. Parmi ces centres, on trouve celui sur la construction durable dans les Pays de la Loire (Novabuild), une association portée par le conseil régional qui agit en lien avec les organisations professionnelles et les structures d'appui à l'innovation (CCI, technopôle, agences de développement économique). Ou encore celui du Réseau breton bâtiment durable, également financé par la région pour aider les professionnels à s'adapter aux nouvelles exigences et qui propose des ressources techniques, pédagogiques et sur son site des retours d'expériences.
Troisième exemple, Terra'noi, le centre de ressources qualité environnementale du cadre bâti de la région Corse porté par la CCI de Bastia. "Toutes ces structures très ancrées localement jouent un rôle important d'accompagnement des professionnels face à l'évolution des pratiques environnementales de leur secteur. Elles agissent au plus près du terrain. Certaines menaient déjà des travaux en commun avec notre propre réseau de clusters dénommé Inter-clusters", éclaire Marie Gracia, chargée de mission au plan Bâtiment durable (PBD).
Beep + Interclusters = un unique réseau
Ce réseau du PBD regroupe des structures de diverse nature, par exemple un accélérateur stimulant en Aquitaine l'innovation entre entreprises, organismes de recherche et collectivités ou donneurs d'ordres (le pôle CREAHd), un club d'éco-entreprises bretonnes (Eco-origin) ou un pôle plus axé sur la formation des professionnels et qui mutualise les moyens techniques nécessaires à la rénovation thermique BBC (pôle énergie Franche-Comté présidé par un conseiller régional).
"Tout en conservant leur indépendance, ces 26 centres de ressources et clusters régionaux membres du Réseau Bâtiment durable vont travailler ensemble et faire émerger des problématiques communes. Ces structures et professionnels sont confrontés à des situations diverses mais souvent comparables. Ce réseau servira de lieu d'échanges, d'entraide, de partage de bonnes pratiques", ajoute Marie Gracia.
Autre moment fort du congrès : la présentation d'une étude de l'Ademe menée auprès de plus de 29.000 ménages résidant dans des maisons individuelles et ayant achevé en 2016 des travaux de rénovation. Sur ces cinq millions de rénovations, seulement un quart ont eu un impact énergétique significatif. Autre leçon, les ménages font encore rarement appel à des spécialistes et conseils énergétiques.
D'où l'intérêt de la campagne nationale de mobilisation Faire (pour "Faciliter, accompagner et informer pour la rénovation énergétique") déployée sur trois ans avec l'Ademe (voir notre article du 10 septembre). "Nous nous attelons à diffuser cette signature commune. Nous travaillons sur une charte d'engagements volontaires sur laquelle elle pourra s'appuyer. Et visons de premiers signataires d'ici la fin de l'année", conclut Marie Gracia.
