Congrès des maires – Rénovation urbaine : les élus plébiscitent l'Anru pour ses 20 ans
Lors du Congrès des maires, des élus sont venus témoigner des succès de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), à l'occasion de ses 20 ans, et réclamer le prolongement de son action.
De 2004 à 2021, la rénovation urbaine a représenté "50 milliards d’euros de travaux partout en France, 40.000 emplois dans le bâtiment pendant 10 ans, 6 milliards d’euros de cotisation et 4 milliards d’euros de TVA", a fait valoir Catherine Vautrin, présidente de l’Anru depuis 2022. À l'occasion d'une conférence organisée le 23 novembre au Congrès des maires, un bilan des 20 ans de l'agence a été dressé. Depuis 2003 et sa création par Jean-Louis Borloo, alors ministre délégué à la Ville, celle-ci a participé à 28.950 opérations avec le plan national de renouvellement urbain (PNRU), qui ont fait l’objet d’un investissement total de 48,4 milliards d’euros, dont 11,2 milliards d’euros de subventions. 385 conventions de rénovations au bénéfice de 546 quartiers ont ainsi été signées avec des communes.
Au-delà du logement, l’Anru a permis de financer 2.346 équipements publics entre 2004 et 2021. L'exemple d'une école transformée "en maison des arts avec un auditorium" à Allonnes (Sarthe) a notamment été cité. Un projet situé "au cœur d’un quartier prioritaire et grâce à ce bel équipement, nos cinq écoles élémentaires ont des classes orchestre", s'est félicité Gilles Leproust, maire communiste de cette ville en périphérie du Mans et président de l'association Ville et Banlieue.
"Un modèle d’urbanisme social"
Le rôle central des élus dans le programme a été rappelé par Catherine Vautrin : "Il ne peut pas y avoir d’Anru sans les élus ni les bailleurs." Preuve de la réussite de la démarche, elle est plébiscitée au-delà des étiquettes politiques. "On n'a peut-être pas les mêmes sensibilités, mais on porte tous le même maillot, considère Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne). S'il y a bien un programme qui a marché ces 20 dernières années en matière d’aménagement du territoire, c’est l’Anru !" Lors de cette conférence, l'élu a vanté un "modèle d’urbanisme social" : "On a amené du transport et de la rue au cœur du quartier de la Grande Borne."
Alors que l’Anru 2 sous la forme du NPNRU encadre la période 2014-2030, les élus soulignent la nécessité de pérenniser le dispositif au-delà. "Longue vie à l’Anru et à l’aménagement du territoire", a clamé David Lisnard venu assurer que l’AMF "veillera à ce que les moyens dont l’Anru doit disposer soient au rendez-vous". "Nous avons la nécessité d’avoir une visibilité pluriannuelle en termes de dotations et règlementaire", a-t-il ajouté. Pour Catherine Vautrin, "le futur dépend collectivement de nous : les élus qui ont des programmes et nous, en tant qu’agence, en montrant notre capacité à délivrer".