Conférences régionales du sport : France urbaine souhaite une large autonomie
"L'organisation territoriale du sport ne doit pas être un décalque de l'ANS (Agence nationale du sport) et de sa gouvernance nationale constituée." Telle est la principale prise de position de France urbaine dans un document intitulé "Pour une nouvelle organisation territoriale du sport" publié cet été.
Alors que des décrets doivent encore préciser les modalités d’organisation et les moyens des instances territoriales (parlements du sport et conférences des financeurs) de l'agence créée au mois d'avril, et que trois régions (Grand Est, Occitanie et Pays de la Loire) expérimentent actuellement leur mise en place, France urbaine, l'association représentant les agglomérations, métropoles et grandes villes, demande que "la structuration sportive locale fasse preuve d’agilité, au nom de l’expérimentation et de la différenciation territoriale" et dispose "d’une autonomie de décision suffisante".
Cette prise de position de France urbaine est notamment une réponse à l'une des dispositions de la loi instaurant l'ANS. Le texte adopté le 25 juillet dernier précise en effet que le préfet est le délégué territorial de l’agence et que dans le cadre de ses missions, "il veille au développement du sport pour toutes et tous dans les territoires les moins favorisés" et "peut ordonner les dépenses et mettre en œuvre les concours financiers territoriaux de l’agence".
Libre installation
Dans le détail, France urbaine demande "une représentation équitable, au sein des conférences régionales du sport, de chaque strate de collectivités territoriales" (commune, EPCI, "de la communauté de communes à la métropole", département et région). L'association souhaite également la désignation dans chaque région d’un président issu des territoires "qui sera garant de la prise en compte des spécificités locales", et la "libre installation de conférences de financeurs dédiées, à l’instar d’une conférence des villes, qui permettra de mobiliser l’ensemble des villes, agglomérations et métropoles sur le périmètre régional afférent". Enfin, elle souhaite que les conférences régionales du sport se positionnent comme des "guichets uniques, permettant d’être les interlocuteurs privilégiés d’acteurs associatifs locaux, de fédérations, d’entreprises, en lien étroit avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), et qu'elles puissent recevoir en direct les fonds européens (FSE/Feder) et les produits du mécénat d’entreprises.
Au-delà de la mise en place des conférences régionales du sport, France urbaine prend également position sur la réorganisation des politiques sportives publiques. Elle propose ainsi "une mobilisation forte de toutes les collectivités territoriales dans l’organisation des politiques publiques sportives, sport pour tous et sport de haut-niveau et une gestion au cas par cas du sport professionnel grand public". Elle souhaite enfin l’inscription du sport dans les schémas territoriaux, plans de développement et autres projets de territoire, dans une approche globale et intégrée (Sraddet, SRDEII, PLUi, contrats de ville, etc.), fondée sur "l’alliance des territoires".