Développement local - Commerce de proximité et artisanat : une nouvelle formation pour les élus locaux
Une formation dédiée aux enjeux de l'artisanat et du commerce de proximité destinée aux élus locaux vient d'être lancée par l'Institut supérieur des métiers (ISM). Objectif : mieux faire connaître les interlocuteurs de l'artisanat et du commerce de proximité aux maires, présidents d'intercommunalités, conseillers régionaux et généraux, analyser le potentiel du secteur pour la dynamisation des activités et des territoires et identifier les conditions favorables à son développement.
"Parfois les élus locaux ont une image erronée du commerce de proximité, l'idée de notre formation est de leur présenter les valeurs du secteur, ses codes, ses acteurs et les liens qui existent entre eux et de leur montrer comment s'appuyer sur le secteur pour dynamiser leurs territoires", précise Sophie Botha, chef de projet formation à l'ISM.
Les premières sessions de formation devraient démarrer prochainement. Elles s'organisent sur deux journées de 7 heures de formation, à la carte. "Il y a aussi la possibilité de bâtir un programme sur-mesure en fonction des problématiques locales", détaille Sophie Botha.
Dans un communiqué publié le 30 janvier 2015, Carole Delga, secrétaire d'Etat chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Economie sociale et solidaire, s'est félicitée du lancement de cette formation. "Les élus locaux trouveront, dans la formation proposée, les clés leur permettant de mieux percevoir la diversité de l'artisanat et du commerce de proximité, de redessiner les relations institutionnelles avec leurs représentants et d'optimiser le cas échéant les projets d'action et de programmation", affirme ainsi la secrétaire d'Etat.
La formation intervient dans un contexte difficile pour le commerce de proximité et l'artisanat avec, en filigrane, la concurrence des grandes surfaces et du e-commerce. Le secteur compte quelque 3 millions d'actifs mais il tourne au ralenti, notamment en centre-ville où les taux de vacances sont à plus de 7%. Récemment, l'Association des petites villes de France (APVF) avait sondé ses adhérents pour connaître leur sentiment sur l'évolution du commerce de proximité : 55% d'entre eux la trouvaient "néfaste".
Une centaine de collectivités déja inscrites sur www.villeetcommerce.fr
Pour Stéphane Cola, chef de projet "ville et commerce" à la Confédération des commerçants de France, "cette formation est une bonne chose". "Il n'y a pas un élu qui n'a pas comme préoccupation principale le dynamisme de son centre-ville, explique-t-il, c'est un sujet qui est tellement difficile et beaucoup de collectivités ont fait des erreurs par le passé qu'elles paient aujourd'hui." De son côté, la Confédération a mis en place une plateforme permettant aux maires et aux commerçants de partager leurs besoins dans ce domaine : les élus, moyennant un abonnement annuel fixé en fonction de la population de leur territoire (entre 300 et 2.000 euros) publient sur le site les besoins qu'ils ont en matière de commerce (activité, emplacement, etc.) tout en ajoutant des informations sur leur territoire. Les commerçants, informés par les fédérations que rassemble la Confédération, prennent connaissance des opportunités et peuvent décider d'y répondre. Après quelques mois de mise en service, le site, www.villeetcommerce.fr, compte déjà une centaine de collectivités adhérentes, parmi lesquelles des grandes villes comme Argenteuil, des moyennes (Saumur, Meudon, La Roche-sur-Yon) et des plus petites villes rurales. A terme, la Confédération souhaite réaliser un véritable recensement national des locaux commerciaux vacants.
Plusieurs mesures ont par ailleurs été mises en place dans le cadre de la loi Pinel, du 18 juin 2014, relative à l'artisanat, au commerce et aux très petites entreprise, et de la loi du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) pour soutenir le commerce de proximité comme la mise en place des contrats de revitalisation commerciale, pour les secteurs marqués par la disparition du petit commerce ou le développement de mono-activités, le prolongement d'un an du droit de préemption des communes sur les baux commerciaux et une réforme du Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (Fisac) qui va maintenant fonctionner selon une logique d'appels à projets.