Comment la commune du Croisic valorise son patrimoine (44)

Depuis plus de 20 ans, Le Croisic, réputée pour ses atouts balnéaires, s’est engagée dans une politique d’embellissement et de valorisation de son patrimoine, en combinant action publique directe et aides aux propriétaires pour la rénovation de leurs façades. Le cumul de ces initiatives produit un effet d’entraînement qui incite les propriétaires à engager des travaux plus qualitatifs et plus fréquents.

Le dispositif d’aides à la réfection et au ravalement des façades (côté rue) destiné à des particuliers, propriétaires d’une maison, a été mis sur pied en 1997 par la commune littorale du Croisic, en Loire-Atlantique. Dès son lancement, il s’inscrit dans la politique communale d’embellissement de la ville. « À l’époque, les élus avaient décidé de remettre en valeur les rues anciennes de la commune et de verser des aides aux propriétaires riverains des rues qui venaient d’être rénovées », rappelle la maire adjointe à l’urbanisme et au patrimoine, Nathalie Caubel. Le dispositif a évolué au fil des années et côtoyé des initiatives complémentaires d’amélioration de l’habitat, portées par d’autres institutions.

En 2006, la commune du Croisic est labellisée Petite cité de caractère. Un contrat Centres anciens protégés est signé avec la région pour aider les propriétaires d’une maison ancienne à la rénover. Parallèlement, est mise en place une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) qui sera ultérieurement transformée en Aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (AVAP) puis en site patrimonial remarquable (SPR).

Mettre en valeur le patrimoine

En 2012, le périmètre du dispositif communal d’aide à la réfection et au ravalement des façades, auparavant limité aux rues rénovées, est élargi à tout le centre-ville. Il s’étoffe également, avec la prise en charge du remplacement des menuiseries bois et la restauration des clôtures anciennes. « Nous nous sommes aperçus que les clôtures étaient un élément très important de l’image urbaine et donc à inclure dans le dispositif pour mieux mettre en valeur notre patrimoine », constate le directeur général adjoint des services, Laurent Delpire. Idem pour les menuiseries bois, bien plus qualitatives que leurs alternatives en PVC. Les enduits à la chaux enfin, redonnent un plus grand lustre aux constructions. « Au-delà de l’attrait balnéaire de la commune et de l’intérêt que lui portent les visiteurs, nous souhaitions également qu’elle soit reconnue pour sa dimension patrimoniale », fait valoir la maire adjointe.

Doté d’un budget de 50 000 euros, le dispositif communal d’aides s’étend aujourd’hui à toute la commune, lotissements compris. En cas de dépassement du budget, fait qui s’est rarement produit, les demandes de subventions sont reportées sur l’année suivante. Les aides couvrent 30 % du montant total des travaux TTC, avec des plafonds variables selon la nature des rénovations. Celles-ci portent sur les façades et intègrent la réfection des peintures, le ravalement à l’enduit, la taille de pierre (reprise des encadrements, des corniches…), le remplacement des menuiseries bois et la restauration des clôtures anciennes. « La rénovation énergétique n’a pas été incluse dans ce dispositif, mais elle est subventionnée par la communauté d’agglomération de la Presqu’île de Guérande Atlantique, qui a la compétence habitat », explique la maire adjointe.

Un volet conseil

En plus des subventions, le dispositif communal prévoit un volet conseil aux propriétaires. Un architecte des bâtiments de France (ABF) et l’architecte du patrimoine dont la mission est financée par l’association régionale des Petites Cités de Caractère assurent chacun une permanence mensuelle à titre gracieux. Cheville ouvrière du conseil, le service urbanisme de la commune accueille les propriétaires et les oriente, si nécessaire, vers l’un ou l’autre des architectes, en fonction de la nature des travaux à effectuer.

Après plus de vingt ans, ce dispositif, couplé aux politiques en faveur de l’habitat et du patrimoine de la Région, de l’Anah et de l’Intercommunalité, a contribué à renforcer l’attractivité du Croisic. Plusieurs conclusions favorables peuvent en être tirées selon Nathalie Caubel et Laurent Delpire. L’embellissement de la voirie joue selon eux comme un stimulant, qui incite les propriétaires à faire des travaux d’embellissement plus qualitatifs sur leur maison. « Les demandes de rénovation n’ont jamais été aussi nombreuses », indique le DGA. La maire adjointe souligne, elle, « la montée en compétences des artisans locaux qui ont retrouvé la maîtrise de savoir-faire anciens comme celui des enduits à la chaux. »

La rénovation des maisons en chiffres

Le Croisic compte 60 % de résidences secondaires avec une population qui oscille entre une trentaine de milliers d’habitants en été et 7 500 en moyenne sur l’ensemble de l’année. Ce dernier chiffre englobe ceux qui ont leur résidence principale dans la commune (4 200 habitants) et ceux qui vivent plusieurs mois par an dans leur résidence secondaire. Le nombre de dossiers déposés chaque année pour obtenir une aide à la réfection des façades, à leur ravalement et à la rénovation des clôtures a été en moyenne de 32 entre 2017 et 2020. Cependant, tous les propriétaires ne sollicitant pas ces aides, ce chiffre ne couvre pas toutes les rénovations.

Commune du Croisic

Nombre d'habitants :

4200
5 rue Jules Ferry
44 490 Le Croisic

Nathalie Caubel

Maire adjointe, en charge de l’urbanisme et du patrimoine

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters