Europe numérique - Cinq propositions du Centre d'analyse stratégique sur l'agenda numérique
Après la lutte contre la fracture numérique, le Centre d’analyse stratégique (CAS) se penche sur le projet européen. "La mise en oeuvre de l’Agenda numérique devrait se traduire au plan national par un suivi des initiatives européennes et une coordination des actions françaises ainsi que par la capacité d’être une force de proposition, d’influence et d’engagement tant au niveau national qu’européen", explique le CAS, dans sa note 223 de ce mois de mai. "Or, force est de constater que cet agenda numérique ne rencontre qu’un faible écho en France, et reste presque totalement ignoré : c’est une erreur", a insisté Vincent Chriqui, directeur général du CAS, lors de la présentation de cette note qui fait suite au rapport de Jean-Michel Hubert sur le même sujet (voir notre article ci-contre).
L’Union européenne (UE) fait du numérique l’un des sept axes majeurs de son projet "Europe 2020". Intitulé "Une stratégie numérique pour l’Europe" et structuré par l’Agenda numérique, cet axe, adopté le 31 mai 2010, souligne la difficulté des entreprises à évoluer dans un ensemble européen qui est avant tout l’agrégation de marchés nationaux. Il se donne donc pour objectif de créer un marché unique du numérique reposant sur l’internet haut débit et sur des applications interopérables.
Au total l’Agenda numérique européen "prévoit ainsi près d’une centaine d’actions à entreprendre, auxquelles la France ne peut rester indifférente", a poursuivi le directeur général.
Après explication pédagogique de la stratégie européenne, l’institution d’expertise et d’aide à la décision, placée auprès du Premier ministre, formule cinq propositions pour les acteurs français de l’écosystème numérique (dont les collectivités sont parties prenantes) :
1- encourager le développement d’une offre de cloud computing (informatique en nuage),
2- définir l’interopérabilité pour les systèmes d’authentification et de signature électronique,
3- renforcer la protection des données personnelles,
4- participer à la gouvernance et au développement de l’internet des objets via l’essor d’un service de gestion des identités numériques,
5- adapter le cadre juridique pour qu’il protège à la fois les droits des créateurs et ceux des consommateurs.