Chèque carburant : les départements à la rescousse des naufragés du numérique ?
Plus de moitié des quelque 10 millions de personnes éligibles à la nouvelle indemnité carburant de 100 euros ne l'auraient pas demandée, a fait savoir le ministre Christophe Béchu le 7 février lors des questions au gouvernement à l'Assemblée. Plus de la moitié des Français qui y sont éligibles ne l’ont pas encore demandée. Selon François Sauvadet, le président de Départements de France, l'explication à ce non-recours est évidente : la demande d'indemnité doit se faire en ligne. Si le gouvernement assure que le site en question (ict.impots.gouv.fr) est "très simple d'utilisation", François Sauvadet souligne en effet que "ce qui paraît simple à qui est familiarisé avec l’informatique est extraordinairement complexe pour celui qui ne l’est pas". Les non-demandeurs seraient donc tout bêtement des personnes se situant "du mauvais côté de la fracture numérique".
L'élu de Côte-d'Or en profite pour regretter que "l’État délaisse l’humain au profit d’une interface numérique", citant la fermeture des perceptions et le manque d'interlocuteurs du côté de la Cnav ou de la sécu. "C’est maintenant près du tiers du temps de travail de nos travailleurs sociaux qui est consacré à pallier les carences d’un État qui a numérisé ses services, sans se préoccuper de la formation des usagers", constate-t-il.
Il assure en tout cas que les départements "sont prêts à étudier avec le gouvernement les moyens de mobiliser leurs 340.000 agents, maillant tous les points du territoire, pour permettre à l’État d’aller vers celles et ceux qui ne peuvent demander ces 100 euros, faute d’être en mesure de le faire numériquement". À condition que le dispositif soit prolongé "bien au-delà du 28 février".
Lors de l'entrée en vigueur de l'indemnité carburant le 31 décembre dernier, il avait toutefois été indiqué que les personnes éligibles n'ayant pas accès aux services en ligne pouvaient se rendre dans le point France services le plus proche, au service des impôts, ou contacter le 0.806.000.229, du lundi au vendredi de 8h30 à 19h00.