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Sécurité - Chassé-croisé à la tête de la Commission de la vidéoprotection

Le maire de Soisy-sous-Montmorency, Luc Strehaiano, a été élu à la tête de la Commission nationale de la vidéoprotection nouvellement recomposée. Il succède à Alain Bauer, qui préside le tout nouveau Conseil national des activités privées de sécurité.

Deux instances importantes en matière de sécurité viennent d'être installées coup sur coup : la Commission nationale de la vidéoprotection (CNV), venue remplacer la Commission nationale de vidéosurveillance avec la Loppsi 2 du 14 mars 2011, et le tout nouveau Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps).
C'est Luc Strehaiano, maire (UMP) de Soisy-sous-Montmorency, président de la communauté d'agglomération de la vallée de Montmorency (Cavam), qui a été élu, le 4 janvier, à la tête de cette CNV recomposée. Un choix légitimé par la politique de la Cavam qui a fait de la vidéprotection un axe majeur de sa politique de prévention avec une centaine de caméras déployées sur huit communes. Elle dispose aussi d'une des polices municipales intercommunales les plus importantes de France avec 85 agents. Gérard Girel, directeur du département sécurité de la Fédération bancaire française a pour sa part été élu vice-président de la CNV. L'ensemble des membres de la commission ont été désignés par un arrêté du 29 décembre 2011. Quant à ses nouvelles missions, elles sont définies par un décret du 25 juillet 2011. Ainsi, la CNV se voit investie d'une mission de conseil et d'évaluation de l'efficacité de la vidéoprotection. A ce titre "elle est chargée d'émettre des recommandations concernant les caractéristiques, le fonctionnement et l'emploi des dispositifs de vidéoprotection", précise un communiqué du ministère de l'Intérieur. Une tâche sensible : le gouvernement poursuit son objectif de tripler le nombre de caméras sur la voie publique mais l'efficacité de la vidéo vient d'être mise en doute par la Cour des comptes au regard de son coût. Auditionné par la commission des finances de l'Assemblée en septembre dernier, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait proposé de "demander à l'Inspection générale de l'administration et de la police nationale et de la gendarmerie nationale une étude sur l'intérêt mesuré et quantifié de la vidéoprotection".
Luc Strehaiano succède au criminologue Alain Bauer qui présidait la Commission nationale de la vidéosurveillance depuis 2007. Ce dernier prend la tête du Cnaps installé lundi 9 janvier par le ministre de l'Intérieur. Recommandé dans un rapport de l'Inspection générale de l'administration de juin 2010, ce conseil a été créé par la Loppsi 2. Ses membres ont été désignés par un arrêté du 26 décembre 2011. Il sera chargé de mettre de l'ordre dans un secteur en pleine expansion. La sécurité privée regroupe déjà quelque 165.000 employés dans 9.000 entreprises (vigiles, opérateurs de vidéoprotection, personnels de sûreté des aéroports...), quand la police et la gendarmerie en représentent respectivement 145.000 et 95.000, a rappelé Claude Guéant, lundi, lors d'une conférence de presse. A titre de comparaison, la police municipale est forte de 20.000 agents.
Le Cnaps sera chargé d'écarter tout risque de "dérives sur le plan des libertés individuelles", a affirmé le ministre. Il sera pleinement opérationnel "fin 2012". Sa mission : délivrer les agréments, autorisations et numéros de carte professionnelle aux entreprises, dirigeants et salariés. Il contrôlera aussi "le respect des lois et règlements en vigueur sur la sécurité ainsi que celui d'un code de déontologie en cours d'élaboration", a précisé le ministre. La réalisation de ce code de déontologie est pilotée par un délégué interministériel à la sécurité privée récemment installé auprès du ministre de l'Intérieur, en la personne du préfet Jean-Louis Blanchou. A noter que ce dernier siège aussi au sein de la CNV.

Michel Tendil

Références : arrêté du 26 décembre 2011 portant nomination au collège du Conseil national des activités privées de sécurité, JO du 29 décembre 2011, arrêté du 29 décembre 2011 portant nomination à la Commission nationale de la vidéoprotection, JO du 3 janvier 2012.


 

 

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