Environnement - Bruxelles appelle à doubler les investissements dans les énergies renouvelables
Avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du 4 février qui sera centré sur les questions énergétiques, la Commission européenne a appelé les Etats de l'UE à redoubler d'efforts pour atteindre l'objectif de 20% d'énergies renouvelables dans la production d'énergie primaire d'ici à 2020. Les investissements annuels, actuellement de l'ordre de 35 milliards d'euros, devront ainsi passer à 70 milliards d'euros et "venir principalement du secteur privé", a-t-elle estimé dans une communication le 31 janvier. "Nous devons investir beaucoup plus dans les énergies renouvelables et il nous faut des instruments de financement intelligents et économiquement avantageux" pour le faire, a déclaré le commissaire à l'énergie, Günther Oettinger. Selon lui, "si les Etats membres coopèrent pour produire de l'énergie à partir de sources renouvelables à l'endroit où le processus est le moins onéreux, les entreprises, les consommateurs et le contribuable ne pourront que bénéficier de cette situation".
Pour atteindre une part de 20% d'énergies renouvelables dans la consommation totale, Bruxelles demande aux Etats de bien "mettre en oeuvre les plans d'action nationaux qu'ils ont présentés au début de 2010". Sur le papier, tous les pays européens sont censés atteindre leurs objectifs nationaux contraignants d'ici à 2020. "Toutefois, les données les plus récentes montrent qu'en 2010, la plupart des Etats membres et l'UE dans son ensemble n'ont pas réussi à atteindre les objectifs indicatifs fixés" dans les secteurs cruciaux de l'électricité et des transports, a relevé la Commission. Les 27 pays ont atteint l'an dernier 18% d'énergies renouvelables dans l'électricité (au lieu des 21% attendus) et 5,1% dans les transports (au lieu de 5,75%).
"Pour continuer à investir dans le domaine des énergies renouvelables, il faudra avoir massivement recours aux régimes d'aide nationaux", prévient la Commission. Elle invite aussi les Etats membres à "assurer un climat d'investissement stable sans changements rétroactifs qui décourageraient les investissements" car selon elle, "les investisseurs ont besoin d'une cohérence, d'une clarté et d'une certitude accrues".